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Financement politique : les maires Meilleur et Cordato mis en cause par Michel Lalonde

Financement politique : les maires Meilleur et Cordato mis en cause par Michel Lalonde

Un texte de François Messier

Les maires de Mirabel, de Boisbriand, de Sainte-Julienne, de Charlemagne, de Lorraine et de L'Assomption ont été élus grâce à du financement électoral illégal versé par Genius, révèle le témoignage livré lundi à la commission Charbonneau par le PDG de cette firme de génie-conseil, Michel Lalonde.

L'ingénieur avait été invité par le procureur en chef adjoint de la commission Denis Gallant à expliquer quelles contributions politiques il avait pu faire dans les municipalités de la couronne Nord de Montréal dans les années 2000.

Michel Lalonde affirme notamment qu'il a personnellement remis 10 000 $ en argent comptant au maire de Mirabel, Hubert Meilleur, en vue du scrutin de novembre 2009.

Hubert Meilleur avait lui-même sollicité cette somme, a dit Michel Lalonde, puisque son organisateur électoral habituel, Lorne Bernard, était décédé.

Michel Lalonde dit qu'il avait déjà remis entre 3000 $ à 5000 $ à Lorne Bernard en prévision des élections de 2001, puis entre 5000 $ et 7000 $ pour le scrutin de 2005.

La firme de génie-conseil Genius, autrefois connue sous le nom de Groupe Séguin, avait un bureau à Mirabel et entretenait de bonnes relations avec la municipalité.

À Boisbriand, Michel Lalonde dit qu'il a versé de 15 000 $ à 20 000 $ en argent comptant à la caisse électorale de l'actuelle mairesse, Marlène Cordato, en vue de l'élection de 2009. La somme avait été sollicitée par le conseiller municipal Patrick Thiffault.

Ce dernier l'avait informé que la firme CIMA recevrait la même demande.

L'ingénieur explique qu'il avait donné 5000 $ à la campagne à la mairie de Sylvie St-Jean, en 2005, par l'entremise de son organisateur politique Jean-Guy St-Onge. Il avait cependant changé son fusil d'épaule après avoir réalisé qu'il « n'était pas le bienvenu ».

Michel Lalonde dit aussi qu'il a donné 3000 $ à Gilles Cloutier, l'organisateur politique du maire de Sainte-Julienne Marcel Jetté, en vue du scrutin de 2005. Quatre ans plus tard, c'est le maire Jetté lui-même qui a demandé 5000 $ à au PDG de Genius. Michel Lalonde dit ne pas avoir obtenu grand-chose en échange.

Michel Lalonde dit qu'il a aussi tenté d'avoir des entrées à Boisbriand, où il avait déjà fait des contrats dans les années 90. Il dit s'en être ouvert à l'entrepreneur Normand Trudel, de Transport et Excavations Mascouche, qui lui a subséquemment obtenu une rencontre au restaurant avec le maire Richard Marcotte.

« On va regarder ce qu'on peut faire. Vous reparlerez à M. Trudel », lui aurait dit le maire Marcotte à cette occasion. Michel Lalonde dit qu'il a fini par donner 5000 $ à Normand Trudel en prévision de l'élection de 2009.

Michel Lalonde affirme aussi avoir versé 5000 $ à la campagne électorale de 2005 du maire de Charlemagne Normand Grenier. Il ne croit pas avoir contribué à une quelconque caisse électorale dans cette municipalité en 2009.

Le PDG de Genius dit qu'il a aussi versé 5000 $ à la campagne électorale du maire de Lorraine, Ramez Ayoub, en 2009. L'argent a été remis à son organisateur Michel Beausoleil, a affirmé le témoin. Michel Lalonde dit avoir obtenu deux ou trois petits contrats par la suite.

En 2009, Michel Lalonde dit avoir contribué aux campagnes de deux candidats à la mairie de L'Assomption. Il dit avoir versé 10 000 $ à René Langlais, l'organisateur de Louise Francoeur, qui a été élue, et 5000 $ à un de ses adversaires à la mairie, Jacques Raynault.

Les maires Meilleur, Cordato, Jetté, Grenier, Ayoub et Francoeur sont toujours maires de leur municipalité respective. Englué dans les scandales, Richard Marcotte a pour sa part démissionné de son poste de maire de Mascouche le 30 novembre dernier.

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