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Berlusconi: Mussolini a fait beaucoup de "bonnes choses"

Berlusconi: Mussolini a fait beaucoup de "bonnes choses"
AFP

ITALIE - Benito Mussolini, qui a dirigé l'Italie de 1922 à 1943, a fait beaucoup de bonnes choses, à l'exception notable des "lois raciales" antisémites, a déclaré dimanche 27 janvier Silvio Berlusconi, candidat aux élections de février.

"Les lois raciales représentent la pire faute d'un leader, Mussolini, qui en revanche a fait de bonnes choses dans tant d'autres domaines", a affirmé l'ex-chef de gouvernement, qui s'exprimait à Milan en marge d'une cérémonie à l'occasion de la journée de la mémoire de l'holocauste.

A partir de 1938, le régime de Mussolini avait promulgué une série de décrets, dont l'ensemble porte le nom de "lois raciales", qui introduisaient des mesures de discrimination et de persécution à l'encontre des juifs italiens.

L'Italie "n'a pas les mêmes responsabilités que l'Allemagne", a encore affirmé le Cavaliere, alors que la chancelière Angela Merkel avait estimé samedi que l'Allemagne avait "une responsabilité permanente pour les crimes du national-socialisme".

"Dégoûtant"

Les déclarations de Silvio Berlusconi ont aussitôt suscité des remous. "Il est tout simplement dégoûtant que justement le jour de la mémoire Berlusconi se mette à réhabiliter l'action du dictateur qui a entraîné l'Italie dans la Seconde Guerre mondiale", a dénoncé Debora Serracchiani, députée européenne du Parti démocrate (gauche), dans un communiqué.

"Berlusconi prend ainsi une très lourde responsabilité morale et politique: il jouit d'un large écho médiatique et se trouve à la tête d'un parti qui voudrait gouverner, et il accrédite aujourd'hui la version d'un Mussolini en partie acceptable", a-t-elle ajouté.

De son côté, le chef du gouvernement actuel, Mario Monti, présent à la même cérémonie, a souligné que "le risque de ségrégation et d'antisémitisme est encore bien présent".

"Nous devons être très attentifs et faire en sorte que ces foyers qui se ravivent de temps en temps ne puissent donner lieu à des tragédies que l'humanité ne doit plus vivre", a-t-il ajouté.

Quand Berlusconi se comparaît au "grand dictateur"

Ce n'est pas le premier dérapage de ce type pour Silvio Berlusconi. En 2010, alors président du Conseil italien, le Cavaliere avait cité un passage du journal de Benito Mussolini, évoquant un "grand dictateur", rapporte Libération.

Le quotidien traduisait ensuite les paroles de Silvio Berlusconi, rapportées par La Repubblica:

En tant que Premier ministre je n'ai jamais eu la sensation d'être au pouvoir. Parfois, quand j'étais entrepreneur, oui. Maintenant en revanche, tous peuvent me critiquer et même m'insulter. J'ai lu les journaux intimes de Mussolini. J'ose vous citer les paroles de quelqu'un qui était considéré comme un grand dictateur: "Ils disent que j'ai des pouvoirs mais ce n'est pas vrai, ce sont les hiérarques qui l'ont, moi je peux seulement dire à mon cheval d'aller à droite ou à gauche".

En décembre dernier, alors que Silvio Berlusconi annonçait son retour sur la scène politique, Pierre Bergé, ancien compagnon d'Yves Saint Laurent et actionnaire du Monde (également actionnaire du HuffPost français), avait comparé le Cavaliere à Mussolini:

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