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La loi du plus fort, de Billy Tellier: sympathiques tranches de vie

La loi du plus fort, de Billy Tellier: sympathiques tranches de vie
Billy Tellier

Malgré ses 5 pieds et 3 pouces, Billy Tellier ne s’en laisse pas imposer, et c’est avec son sens de la répartie et son autodérision hors du commun qu’il se fraie un chemin et répond aux taquineries de ses pairs. L’humoriste prenait d’assaut la scène du Théâtre Saint-Denis, mercredi soir, pour la rentrée montréalaise de son one man show, La loi du plus fort. Sans réinventer le genre, ce premier effort solo divertit honnêtement et ravira probablement un public de tous les âges.

Sympathique et attachant, Billy Tellier ne verse pas dans la blague corrosive ou controversée. Son style, plutôt rassembleur et bon enfant, emprunte à des thèmes mille fois exploités, mais toujours efficaces, comme les relations hommes-femmes, la peur de l’engagement et les défauts mignons de notre société. Sans véritable message à livrer, le jeune homme puise dans son expérience personnelle pour dérider et, surtout, il ne rate pas une occasion de se moquer de sa grandeur, qui équivaut, l’a-t-il finement souligné, à « la longueur d’un pénis d’éléphant en érection ».

Chaudement accueilli, Tellier a provoqué ses premiers éclats de rire sentis lorsqu’il a recréé le gouvernement de son pays rêvé en sollicitant la participation des gens dans la salle. Devant une affiche de lui-même le désignant comme le président Billy 1er, le futur dirigeant a décrété que les mères de famille devraient être nommées policières, parce qu’elles sont « habituées de tout surveiller », et qu’un adolescent obtiendrait le titre de ministre des Finances, parce qu’à cet âge, « on sait comment dépenser l’argent des autres ». Dans cet état imaginé de toutes pièces, les g-strings seraient interdits aux femmes de 50 ans et plus (« c’est comme mettre un aileron après un mini-van ») et la cigarette deviendrait illégale et serait remplacée par des suçons de nicotine (« ce serait drôle, entendre quelqu’un dire : “Je vais aller en sucer une!” »).

Il a plus tard obtenu un vif succès en racontant le baptême de son filleul, pendant lequel il a chuchoté tout du long. Souvent inattendues, plusieurs de ses répliques ont fait mouche. « Le baptême, c’est la cérémonie où on lance le bébé par en arrière et celle qui l’attrape sera la prochaine à en avoir un? », a-t-il candidement lancé, suscitant l’hilarité générale.

Bonheur et mariage

Dans la deuxième partie – plus solide que la première – l’artiste nous entretient de notre obsession quasi maladive pour le bonheur, qui se traduit autant dans les photos de voyage qui pullulent sur Facebook que dans la désormais consacrée expression « lol », qui revient sous tous les prétextes dans les courriels et les messages textes. Il fait l’apologie de la malchance et de l’infortune pour donner plus de poids à son propos. « Sans le malheur, tu ne seras jamais choisi à l’émission La voix », a-t-il cabotiné, sourire malicieux aux lèvres.

Vient ensuite son numéro sur la demande en mariage qu’il compte adresser à son amoureuse, avec qui il forme un couple depuis huit ans. Simulant un souper de filles où chacune tente d’impressionner les autres avec le récit de la grande demande de son conjoint, Billy Tellier s’avère très mordant lorsqu’il mime les réactions typiquement féminines des copines de sa blonde, exclamations d’hystérie à l’appui. Le jeune trentenaire verbalise probablement les angoisses de bien des gaillards de sa génération lorsqu’il évoque sa peur bleue de franchir cette importante étape de sa vie. La lecture d’une lettre écrite à son beau-père, qu’il implore de lui donner la main de sa fille, a aussi beaucoup amusé le parterre.

Mis en scène par Christian Viau, et agrémenté de musiques signées Vincent Vallières, La loi du plus fort sera présenté un peu partout au Québec au cours des prochains mois. Billy Tellier reviendra aussi faire un saut à Montréal pour des supplémentaires, les 17 et 18 mai prochains, au Théâtre Saint-Denis. Pour informations, cliquez ici.

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