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Maltais, la fille à battre

Maltais, la fille à battre

STONEHAM - Dominique Maltais avait une bonne nouvelle à annoncer, mardi, lors de la conférence de presse pour les Championnats du monde de surf des neiges à Stoneham : sa qualification pour les Jeux olympiques de Sotchi, c'est dans la poche.

Un texte de Manon Gilbert

Une victoire à ses derniers mondiaux samedi lui aurait assuré sa place, mais c'est en remportant la première Coupe du monde de la saison, à Montafon, en Autriche, que Maltais a réglé le dossier.

De toute façon, la planchiste de Petite-Rivière-Saint-François ne se faisait guère de tracas avec sa sélection. Après tout, la fille à battre depuis deux ans, c'est elle comme en font foi ses deux petits globes de cristal en snowboard cross.

« La fille à battre oui, mais je garde la tête froide avec ça, assure la planchiste de 32 ans qui avait également triomphé à Telluride une semaine après son succès autrichien. Je veux continuer à agrandir l'écart avec mes adversaires et je veux être encore plus rapide. »

Et encore plus qu'ailleurs, les attentes sont élevées chez elle. Combien de fois a-t-on entendu les journalistes lui dire que Stoneham ne lui souriait guère? Pourtant, elle a récolté la médaille d'argent en 2011, un an après avoir enlevé le bronze. Et en trois autres participations, elle n'a jamais fait pire qu'une 7e position.

« Oui, je suis tannée d'entendre que je n'ai pas de succès ici. Si quelqu'un faisait des top 20, on voudrait qu'il fasse des top 10. S'il faisait des top 10, on n'espérerait rien de moins que des top 3. C'est moi qui ai mis la barre haute. C'est correct, c'est ce que je veux. Ça va être une belle préparation pour Sotchi. »

Malgré le froid sibérien, la Québécoise, qui revient d'un camp d'entraînement de deux semaines à Powder King (C.-B.), a reconnu le parcours, mardi. Elle en a profité pour porter une attention particulière aux sauts et aux transitions entre les différents éléments du circuit. Et ce qu'a vu la médaillée de bronze des Jeux du Turin lui a plu. Le parcours ressemble sensiblement à celui de l'an dernier pour la Coupe du monde où elle avait fini 7e.

Tous les éléments et obstacles s'enchaînent à la perfection. Par contre, les virages ont été repensés puisqu'au lieu de quatre coureuses comme c'est la norme en Coupe du monde, elles seront six à jouer du coude. Ce nouveau format avait été testé l'an dernier lors de finales de la Coupe du monde à Valmalenco, en Italie. Maltais avait alors échoué juste au pied du podium.

Un scénario qu'elle souhaite évidemment différent dans quatre jours même si les mondiaux marqueront le retour de sa grande rivale Linsdey Jacobellis, championne du monde en titre.

« Ce n'est pas la motivation qui manque de bien réussir ici, mais je reste concentrée sur ce que j'ai à faire. Tous les gens que je rencontre disent qu'ils vont venir m'encourager. Je vais essayer d'aller chercher cette belle énergie-là », affirme la médaillée de bronze des mondiaux de 2011.

Derniers mondiaux et nostalgie

Membre de l'équipe nationale depuis dix ans, Maltais ne cache pas que ses deux objectifs de la saison sont les mondiaux et la Coupe du monde de Sotchi, épreuve test pour les JO. Appuyée maintenant par B2Dix, Maltais soutient que tout ce qu'elle fait cette année, c'est avec les Jeux en arrière-pensée. Elle ne veut rien laisser au hasard pour accroître sa vitesse. Chaque petit détail compte.

« C'est un peu comme la formule un. C'est toi la machine et tu essaies de la garder bien huilée année après année, se plaît à imager la grande blonde. Mais quand tu as le soutien pour le faire, c'est encourageant. J'avais un bon soutien de Canada Snowboard, mais avec B2Dix, c'est encore plus spécifique. »

Si elle redouble d'ardeur et recherche autant la perfection, c'est parce que le temps fait son oeuvre. La fin approche. À maintenant 32 ans, les genoux usés par des années de glisse, Maltais sait qu'elle réintégrera le Service de sécurité incendie de Montréal en 2014, après une disette de près de 10 ans. Aucun doute là-dessus.

« J'essaie de me préparer mentalement, tranquillement pas vite. Le retour va être dur, ce n'est pas que ça ne me tente pas, mais ça fait plusieurs années. C'est aussi un peu de nostalgie. Ici, ce sont mes derniers Championnats du monde. L'an prochain, ça va être ma dernière saison en Coupe du monde. On dirait que j'apprécie encore plus les moments. »

Mais avant de se laisser gagner par la nostalgie, elle veut gagner une médaille devant les siens.

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