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Après Konna, les troupes maliennes reprennent Diabali

Après Konna, les troupes maliennes reprennent Diabali

Les soldats maliens et français ont repris la ville de Diabali, à la frontière mauritanienne, quelques heures après avoir fait de même avec la ville de Konna, au centre du pays, vendredi au Mali.

Appuyée par les troupes françaises, l'armée malienne a repris la ville de Diabali, située à 400 km au nord de Bamako et à l'ouest de Konna. « Diabali est libérée, les islamistes sont partis, les militaires français et maliens sont entrés dans la ville », a déclaré une membre du conseil municipal de la ville de Diabali.

Le maire de Diabali, Oumar Diakité, confirme la prise de la ville par les troupes maliennes et françaises. « Les forces présentes en ville effectuent actuellement des opérations de ratissage », a déclaré M. Diakité. « Il y a un grand nombre de véhicules calcinés que les islamistes cherchaient à cacher dans les vergers. »

Les forces maliennes et françaises avaient fait de même à Konna, jeudi soir. Située à 700 kilomètres au nord-est de Bamako, Konna était tombée aux mains de groupes islamistes armés le 10 janvier dernier, entraînant l'intervention de l'armée française.

« Nous avons repris le contrôle total de la localité de Konna, après avoir fait subir de lourdes pertes à l'ennemi », a déclaré l'armée malienne dans un communiqué. L'information est confirmée par une source de sécurité régionale et par des habitants de la région.

Les soldats maliens et français combattaient les troupes islamistes depuis mercredi. Des frappes de l'aviation française ont finalement permis aux soldats de pénétrer dans la ville.

Par ailleurs, l'armée demeure en état d'alerte dans la ville de Banamba, à quelque 140 km au nord de Bamako, où des combattants islamistes auraient été aperçus, mercredi. Un dirigeant de la Ville a affirmé que des insurgés étaient partis de Diabali pour se rendre à Banamba.

Plus de 1400 soldats français sont déjà présents au Mali, un chiffre qui devrait atteindre 2500 hommes, selon Paris.

Dans la capitale, les premiers contingents de la force d'intervention ouest-africaine sont arrivés jeudi. Une centaine de soldats togolais et nigérians attendent les autres contingents. Les troupes, qui doivent être déployées au Mali d'ici le 26 janvier, seront dirigées par le général nigérian Shehu Abdulkadir.

La force africaine (MISMA) a annoncé qu'elle enverra 5300 soldats combattre les groupes islamistes au Mali plutôt que les 3300 initialement prévus. Les 8 pays suivants enverront des soldats au Mali :
  • Nigeria
  • Togo
  • Bénin
  • Sénégal
  • Niger
  • Guinée
  • Ghana
  • Burkina Faso
  • Tchad

La Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) se réunira à Abidjan samedi. Elle tiendra un sommet extraordinaire consacré au Mali. Le ministre des Affaires étrangères français, Laurent Fabius, participera au sommet.

MSF et le HCR s'inquiètent

L'organisation humanitaire Médecins sans frontières (MSF) est incapable d'accéder à la ville de Konna puisque l'armée malienne garde les routes y accédant. MSF souhaite se rendre dans la ville où des combats font rage depuis une semaine, selon l'organisation. Elle croit que les populations civiles sont en danger.

Le sort de la population civile malienne inquiète également le Haut commissariat aux réfugiés (HCR). L'agence onusienne estime que jusqu'à 700 000 Maliens pourraient encore être chassés de leur résidence par les combats dans le nord du pays. Le HCR croit que 300 000 personnes pourraient être déplacées à l'intérieur du pays et que 400 000 autres pourraient trouver refuge dans les pays voisins.

Le Canada toujours indécis

Le Canada n'a toujours pas décidé s'il s'engagera davantage dans l'actuel conflit malien, comme le souhaite le gouvernement français.

En entrevue à la radio de Radio-Canada, le secrétaire parlementaire du ministre canadien de la Défense nationale, Chris Alexander, a indiqué que le Canada peut intervenir de diverses manières, comme dans les domaines de la diplomatie et de l'assistance humanitaire.

Mais il souhaite également le retour de la démocratie dans le pays.

« Le Canada a un intérêt national à ce qu'un gouvernement légitime soit rétabli au Mali. Mais ça va comprendre plusieurs aspects. L'assistance humanitaire a des centaines de milliers de gens déplacés par la crise. L'appui aux institutions maliennes, » a résumé M. Alexander.

Les récits de plusieurs réfugiés font état d'amputations et d'exécutions dans le nord du Mali, relate le HCR. Les réfugiés font également état du recrutement d'enfants-soldats par les islamistes.

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