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Financement des fédérations : Raviver l'intérêt

Financement des fédérations : Raviver l'intérêt

Plusieurs fédérations sportives au pays crèvent de faim. Elles ont des budgets serrés, qui ne leur permettent pas de planifier à long terme. Mais en font-elles assez pour se promouvoir? Comment expliquer le recul des commanditaires?

Une série de Justine Boutet

En 2010, les Jeux olympiques de Vancouver ont donné droit à des résultats historiques et ont fait vivre une magie sans précédent.

Avec une récolte de 26 médailles, dont plus de la moitié en or, les athlètes canadiens ont rayonné devant un public en extase.

Mais après Vancouver, où sont passés les commanditaires?

«C'est une période difficile, particulièrement après les Jeux à Vancouver où les commanditaires ont investi abondamment, tente d'expliquer le président-directeur général de Canada Alpin, Max Gartner. Une fois les Jeux terminés, ils se retirent. »

Le financement a fondu comme neige au soleil. Pour les commanditaires, Sotchi est moins séduisante.

« À Vancouver, c'était chez nous, justifie la conseillère principale des dons et des commandites de Saputo, Olivia Goodfellow. Nos opérations sont très importantes au Canada. C'était important pour nous d'être ici. À Sotchi, Saputo n'a pas d'opération. Ce n'est pas vraiment quelque chose qu'on vise pour le futur. »

Le directeur haute performance de l'équipe canadienne de surf des neiges, Robert Joncas, abonde dans le même sens.

« À la suite des JO de 2010, il y a eu un changement de direction avec les commanditaires, croit Joncas. On a eu des approches, mais des approches par des commanditaires qui voulaient s'associer à des athlètes précis et non à l'équipe nationale, ou à la fédération. Ça devient une problématique. »

Il s'agit d'un problème parce que les fédérations misent aussi sur le secteur privé, en plus de l'argent qu'elles reçoivent du gouvernement fédéral.

Manque de ressources

Mais les fédérations sont unanimes : elles manquent de ressources pour élaborer un plan de marketing efficace. Yves Hamelin, directeur national du programme de patinage de vitesse courte piste, en témoigne.

« On a de petites équipes, indique Hamelin. On a beaucoup de choses à réaliser. Quand arrive le temps d'entreprendre des démarches très intenses pour s'attaquer à la recherche de partenaires et de commanditaires, évidemment, c'est toujours un défi. »

Le Comité olympique canadien et ses partenaires se sont penchés sur cette question avec des experts, lors de leur session en novembre.

Ils ont un plan.

« C'est à nous à s'organiser pour avoir des fédérations plus fortes, meilleures, qui ont leur propre marketing, confie le président du Comité olympique canadien, Marcel Aubut. Ça commence par l'éducation et par trouver des fonds pour donner des salaires à du monde qui va être capable de faire leur promotion. »

Attirer les commanditaires n'est pas une chose simple, constate Marie-Annick L'Allier, conseillère principale d'une agence de marketing sportif et de relations publiques.

« Les athlètes compétitionnent avec à peu près tout ce qui est possible de commanditer, avance Marie-Annick L'Allier. La commandite d'un athlète ce n'est plus ce que c'était. C'est un échange de service, c'est un business, ce sont des affaires. »

Des affaires qui sont parfois inexplicables... comme la patineuse et double médaillée d'argent aux Jeux olympiques de Vancouver Marianne St-Gelais, qui n'a pas encore de commanditaires majeurs.

« Tout le monde est tombé en amour avec Marianne aux Jeux de Vancouver, ajoute Mme L'Allier. Aujourd'hui, Marianne compte sur ses partenaires régionaux. Elle a une commandite avec le zoo de St-Félicien, avec la Maison de l'Auto, avec Québec en forme. Évidemment, ce ne sont pas des commandites dans les six chiffres, qui lui permettraient de s'installer et d'arrêter de faire de la recherche de commanditaires, ou de vivre de ça; pas du tout. »

D'autant plus qu'une carrière d'athlète, c'est éphémère.

Voilà une raison de plus pour que les fédérations revoient leur plan marketing et trouvent des solutions créatives.

D'après un reportage de Justine Boutet

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