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Le Canada appuie l'intervention française au Mali

Le Canada appuie l'intervention française au Mali

Le Canada appuiera la France au Mali en lui fournissant un avion de transport C-17 pendant une période d'une semaine. Le Canada souligne que « les membres des Forces canadiennes ne participeront à aucune intervention directe contre des forces rebelles au Mali ».

Cette décision a été prise après que la France eut demandé au gouvernement canadien de lui accorder de l'assistance au niveau du transport d'équipement lourd vers la capitale, Bamako.

Outre le Canada, l'intervention française recueille un large soutien international. Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a affirmé lundi qu'il était « urgent de stopper les groupes rebelles ». L'Union européenne a toutefois précisé qu'elle n'aurait aucun rôle dans l'intervention en cours. L'Allemagne étudie de son côté un possible soutien logistique, médical ou humanitaire. Toutefois, selon un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, même si l'intervention française au Mali est « justifiée », il n'est « pas question d'un engagement de troupes ».

L'OTAN a elle aussi salué lundi l'opération lancée par la France, tout en précisant n'avoir reçu aucune demande d'assistance de la part de Paris, alors que les États-Unis apporteraient un soutien logistique à l'armée française dans le domaine des transports, des communications et du renseignement, selon un responsable américain parlant sous le sceau de l'anonymat.

Les préparatifs s'accélèrent également pour le déploiement de la Force internationale de soutien au Mali (MISMA), approuvée par le Conseil de sécurité de l'ONU. La MISMA sera formée d'éléments de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et sera sous la direction d'un général nigérian, Shehu Abdulkadir. Le Nigeria doit fournir 600 hommes pour former cette force de frappe. Le Niger, le Burkina Faso, le Togo et le Sénégal ont également annoncé l'envoi chacun d'environ 500 hommes, et le Bénin, de 300. Le Conseil de sécurité de l'ONU doit d'ailleurs se réunir lundi à la demande de Paris afin de voir la MISMA se mettre en place le plus rapidement possible.

Quant à Alger, initialement réticente à une intervention militaire dans le conflit malien, elle soutient maintenant l'opération en autorisant le survol de son territoire par l'aviation française.

Les combats se poursuivent

Les rebelles islamistes ont repris l'offensive au Mali lundi, s'emparant de la ville de Diabali, à 400 km au nord de Bamako, alors que l'armée française bombardait pour un quatrième jour consécutif leurs colonnes et leurs positions.

Les appareils français ont visé lundi des « cibles mobiles », autrement dit les camions des colonnes islamistes, qui tentent d'avancer sur Bamako depuis la fin de la semaine dernière. « On a continué à parer à une situation d'urgence, qui est de stopper leur progression. Maintenant, notre objectif c'est de les faire reculer », a expliqué un porte-parole.

Dimanche, l'aviation s'était attaquée aux postes situés près de Goa et avait détruit des camps d'entraînement des insurgés. Des résidents et des responsables de la sécurité ont affirmé que plus de 60 combattants islamistes avaient été tués lors de l'opération, une information que le porte-parole du mouvement n'a pas voulu confirmer.

La France dit envisager de déployer 2500 soldats au Mali pour soutenir l'armée malienne.

Des Touaregs prennent parti pour la France

Par ailleurs, les rebelles touaregs du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) affirment être « prêts à aider » l'armée française à lutter contre les groupes islamistes installés dans le nord du Mali, dans leur « volonté d'arriver au bout du terrorisme dans l'Azawad ».

« Nous soutenons absolument l'intervention aérienne française. Bien sûr, nous sommes prêts à aider l'armée française, à faire le travail au sol », a déclaré lundi un responsable du groupe.

« Par notre connaissance du terrain et des populations, nous sommes plus efficaces que la force de la CEDEAO, qui doit être déployée en appui de l'armée malienne », a-t-il poursuivi.

Le MNLA, héritier des différentes rébellions touarègues indépendantistes qui se sont succédé au Mali, avait lancé en janvier 2012 une offensive dans le nord du pays, avant d'en être évincé peu après par les groupes islamistes armés Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), Mouvement pour l'unicité et jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO) et Ansar Dine (un groupe islamiste essentiellement composé de Touaregs maliens).

Très affaibli, le MNLA s'était engagé en décembre 2012 à cesser les hostilités et à négocier avec les autorités maliennes. Le mouvement a cessé officiellement de réclamer l'indépendance pour ne plus plaider que le droit à l'autodétermination de l'Azawad.

Se venger

Les islamistes basés dans le nord du Mali continuent pour leur part à menacer la France de représailles.

« La France a attaqué l'Islam. Au nom d'Allah, nous allons frapper le coeur de la France. Partout. À Bamako, en Afrique et en Europe », a déclaré l'un des responsables du MUJAO.

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