Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Une résolution du jour de l'An qui revient depuis trois ans: réduire ses dettes

Une résolution du jour de l'An bien populaire
Shutterstock

OTTAWA - Compte tenu de l'endettement actuel des Canadiens, il n'est pas étonnant que la résolution la plus populaire du Nouvel An soit de réduire ses dettes.

Mais soit que les Canadiens ne sont pas fidèles à leurs résolutions, soit qu'ils n'apprennent pas de leurs erreurs passées, estime Jeffrey Schwartz, le directeur exécutif de Consolidated Credit Counselling Services of Canada, un organisme à but non lucratif qui aide les gens à se sortir de l'endettement. En effet, la résolution revient en tête de liste depuis trois ans, d'après un sondage de la banque CIBC.

Et pourtant, le taux d'endettement ne cesse de croître. Selon Statistique Canada, la dette moyenne des ménages a atteint 165 pour cent. Ce qui signifie que pour un revenu de 100 000 $ par année, une famille moyenne en doit 165 000 $.

Les analystes font toutefois remarquer que ce n'est pas aussi inquiétant qu'il en paraît puisque la majeure partie de cet endettement est reliée à l'hypothèque résidentielle, qui, évidemment ne se règle pas en une année.

Il n'en demeure pas moins que la somme des dettes personnelles est la plus élevée jamais vue au Canada et qu'elle se rapproche dangereusement du niveau de celui des Américains au moment où l'économie a commencé de couler en 2007. «Cela signifie tout bonnement que nous dépensons plus que ce que nous gagnons, précise Jeffrey Schwartz, ce qui n'annonce rien de bon.»

Le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, a déjà mis les Canadiens en garde contre une augmentation des taux d'intérêt qui auraient des conséquences tragiques.

Mais, ce qu'il y a d'encore plus inquiétant, depuis qu'on anticipe une augmentation plutôt lente et modeste des taux d'intérêt, c'est le danger d'une autre récession, d'une baisse de revenus, de la perte d'un emploi qui risquent de faire chavirer le navire, allègue M. Schwartz. «Plusieurs Canadiens n'ont aucune réserve pour parer aux imprévus parce qu'ils survivent d'une paie à l'autre.»

La meilleure solution propose Jeffrey Schwartz, c'est de réduire sa dette sur une base volontaire au lieu d'attendre qu'un mauvais coup du sort vous force à le faire. Et c'est plus facile que plusieurs Canadiens le croient.

La première étape est de cesser de dépenser. Même si cela peut sembler simpliste, la réalité est que plusieurs Canadiens ne savent pas où va leur argent. Ils quittent le domicile le matin avec 100 $ dans leur poche et reviennent le soir avec 20 $. Ils n'ont toutefois aucune idée de la façon dont ils ont dépensé le reste.

Le simple fait d'apporter son repas du midi au travail au lieu d'aller manger à l'extérieur, même si c'est seulement trois fois par semaine, peut permettre d'économiser jusqu'à 1400 $ par année. De plus, a-t-on besoin de 700 postes de télévision et de la facture qui les accompagne à chaque mois? «Les gens affirment qu'ils n'ont pas les moyens de régler leurs dettes. Mais oui, ils ont les moyens, ils n'ont qu'à savoir où ils dépensent leur argent et quels choix ils doivent faire pour réduire leurs dépenses.»

M. Schwartz recommande de rassembler les factures du ménage de l'année précédente et retracer où va leur argent. À partir de cela, on peut faire des choix. Pour le remboursement de la dette accumulée, il recommande de se fixer un objectif réaliste: la somme à rembourser par mois au lieu d'une vague intention de repayer ses dus.

Une autre stratégie consiste à réduire les frais d'intérêt élevés en contractant un prêt à un meilleur taux pour liquider les soldes d'une carte de crédit par exemple qui affiche souvent des taux à la limite de l'usuraire.

D'aucuns croient que les frais sur les prêts sont coulés dans le béton, alors qu'il est possible de négocier de meilleurs taux hypothécaires lorsque notre dossier de crédit est bien coté. Même chose du côté des cartes de crédit dont les taux peuvent varier dans le cadre d'un plan de remboursement d'un achat. «Vous n'avez rien à perdre à le demander, insiste le conseiller, le pire qui puisse arriver c'est qu'on vous dise non.»

Pour ceux qui peinent à garder la tête hors de l'eau et qui sont confrontés à des termes comme «défaut de payer» ou reprise de possession, d'autres solutions doivent être envisagées.

Dans son livre «Always Call Them Back: A Guide in How to Deal with Creditors for Anyone Drowning in Debt» (Rappelez les toujours: Comment négocier avec ses créanciers lorsqu'on croule sous les dettes), l'auteur George Sheridan affirme que l'important c'est de gagner du temps.

Confronté lui-même à de sérieux problèmes financiers dans le passé, George Sheridan a tiré un livre de son expérience amère. Selon lui, la vie peut devenir un véritable cauchemar lorsque le téléphone sonne à tout moment, que les appels se font menaçants et qu'on contacte même des amis et des membres de sa famille. «Vous pouvez toujours vous enfouir la tête dans le sable. Mais la filature se poursuivra de jour en jour et mon opinion est qu'il faut rappeler parce que c'est la seule façon de gagner du temps jusqu'au moment où vous trouverez une solution.»

En adoptant cette stratégie, M. Sheridan a réussi à convaincre ses créanciers qu'il voulait les rembourser, mais qu'il avait besoin de temps. Il a pu éviter ainsi les poursuites légales. «Les gens vont vous écouter aussi longtemps que vous leur parlerez et qu'ils n'auront pas l'impression que vous tentez de les leurrer. J'ai gagné deux ans de sursis en agissant ainsi.»

Il ajoute qu'il ne souhaiterait pas une telle expérience à ses pires ennemis. La meilleure solution est de faire face à ses obligations avant que la situation n'atteigne un point critique et de tirer profit de ses erreurs.

INOLTRE SU HUFFPOST

8: Québec: 22 %

Les écarts entre riches et pauvres dans les grandes villes canadiennes

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.