Une nouvelle initiative indépendantiste voit le jour au Québec par la création de la Convergence nationale, qui se veut un dialogue commun à tous les souverainistes pour décider d'une démarche de rassemblement et de mobilisation.
Unir différents groupes souverainistes afin d'accélérer le processus d'accession de la province à l'indépendance, voilà l'objectif de cette nouvelle proposition politique chapeautée par le Nouveau Mouvement pour le Québec (NMQ).
La jeune organisation appelle ainsi à un « changement de paradigme » dans les pensées indépendantistes et exhorte les militants d'arrêter de se regarder en chiens de faïence.
Du 10 au 12 mai prochain, les indépendantistes, tous horizons confondus, sont conviés à un premier congrès de la Convergence nationale, dans le but d'établir une stratégie pour les prochaines élections, a indiqué Jocelyn Desjardins, un des porte-paroles du mouvement. Le congrès sera ouvert à tous, qu'ils soient membres ou non de l'une des trois grandes formations indépendantistes ou membres des mouvements favorables à l'indépendance.
On promet déjà qu'aucun sujet ne sera tabou : la formule d'alliance électorale, le scrutin proportionnel ou les méthodes d'accession à l'indépendance feront l'objet de débats. Le congrès s'inscrit ainsi en tant que prélude au déploiement d'un « parapluie d'actions ».
Le Parti québécois (PQ), dont l'appui est essentiel à cette démarche de convergence ponctuelle, semble accueillir tièdement l'idée.
M. Desjardins a indiqué que le parti de Pauline Marois était au courant de l'initiative, qu'il connaissait ses visées, mais que d'autres partis s'étaient montrés plus ouverts à l'idée.
Déjà, quelques contacts ont eu lieu entre les instigateurs de cette concertation et les représentants du PQ depuis les dernières élections, et une demande officielle a été formulée dans le but d'obtenir une rencontre la semaine prochaine.
« La différence avec le Front uni, c'est que c'était une discussion, un processus pour trouver l'unité, mais derrière des portes closes », explique M. Desjardins.
Cette fois-ci, on propose de répéter l'expérience, mais de façon publique, à l'occasion d'un congrès où des militants de tous les partis pourront se doter d'une plateforme pour réaliser l'indépendance.
« On dit à tous les Québécois, regardez, ça n'a pas fonctionné, pourtant c'est nécessaire que ça se fasse », ajoute-t-il. M. Desjardins croit d'ailleurs qu'une nouvelle puissance souverainiste peut se dégager du foisonnement actuel. Le contexte du « printemps érable » et la défaite libérale ont imposé la création d'un organe de convergence, « un lieu d'organisation de la prochaine victoire », selon lui.
« On vous offre la meilleure occasion possible pour réussir la convergence de toutes vos forces, alors en vue de la prochaine élection, faisons un grand effort », lance-t-il.
La Convergence nationale a déjà reçu l'appui de personnalités publiques, dont l'ex-premier ministre du Québec, Bernard Landry.
Pour l'heure, il n'est nullement question de regrouper les différents partis au sein d'une nouvelle formation politique : les partis continueront d'exister indépendamment, tout comme le Nouveau Mouvement pour le Québec.