Pour faire la promotion de son prochain album, Schizophrène, qui sera lancé le 26 février prochain, Anik Jean et son équipe ont fait parvenir au cours des dernières semaines des lettres anonymes à plusieurs membres des médias.
Deux lettres ont été envoyées aux journalistes. Sur la première, ils pouvaient lire « Minable » et sur la seconde, « Je n'arrêterai pas ». Le lettrage était fait de coupures de journaux. Nul part n'était-il mentionné que ces communications faisaient partie d'une campagne de promotion.
« Minable » est le titre du premier extrait de l'album. Selon Sphère Musique, qui gère la carrière d'Anik Jean, cette campagne vise à dénoncer l'intimidation dont sont victimes certains jeunes.
Sylvain Cormier, du Devoir, a réagi sur les ondes de la Première Chaîne de Radio-Canada ce matin lors de l'émission Médium large, dénonçant cette campagne au goût douteux. Le journaliste a reçu ces lettres à son domicile et croyait être personnellement visé.
« Jusqu'à ce que je publie la deuxième lettre sur Facebook et que je me rende compte que plusieurs collègues l'avaient reçue, je croyais être le seul visé. »
Comme plusieurs collègues, Sylvain Cormier demande des excuses de Sphère Musique.
À l'hebdomadaire culturel Voir, le journaliste André Péloquin, qui a également reçu les deux lettres, prend la chose avec humour.
« J'ai eu un stress pendant quelques minutes, surtout que j'ai récemment reçu un message sur Facebook d'un artiste qui n'avait pas apprécié la critique tiède que j'avais faite de son album. Puis j'ai appris que plusieurs collègues avaient également reçu les lettres. Je me préparais à encadrer le "Minable" et à l'afficher. »
« Je trouve par contre que lier cette campagne à un problème comme l'intimidation est de mauvais gôut, ça me semble improvisé », ajoute-t-il.
Dans un communiqué, qui devait être envoyé le 15 janvier par Sphère Musique, on peut lire : « L'opération des lettres anonymes a réussi, puisque les journalistes ont propagé les effets qu'avait sur eux l'intimidation dans les réseaux sociaux. »
L'agence de presse de Sphère Musique n'a pas voulu émettre de commentaires.