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Le président de l'UA enjoint Stephen Harper et l'OTAN d'intervenir au Mali

Pas de troupes au Mali

OTTAWA - Alors que Stephen Harper confirme que le Canada n'enverra pas de troupes au Mali, le président de l'Union africaine l'a gentiment rabroué, lui soulignant que les forces de l'OTAN étaient requises pour mettre fin au conflit qui déchire le pays.

Le président de l'Union africaine, Thomas Yayi Boni, aussi président du Bénin, était au Parlement canadien mardi.

Reçu par le premier ministre Harper, leurs discussions ont porté notamment sur le Mali puisque la situation se détériore. Un groupe islamiste, qui serait lié à Al-Qaïda, contrôle le nord du pays.

Même si M. Harper a qualifié la situation qui perdure au Mali de «grande menace pour l'humanité», il a précisé que le Canada n'enverrait pas de soldats canadiens, mais continuerait ses pressions diplomatiques et son aide humanitaire.

Fin décembre, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté une résolution unanime approuvant le déploiement au Mali, pour une période initiale d’une année, d’une force internationale sous commandement africain afin de rétablir la souveraineté malienne sur l’ensemble du territoire.

«Peu avant Noël, les Nations unies ont approuvé le concept d'une force de sécurité africaine pour s'occuper de la situation malienne. Le gouvernement du Canada ne considère pas de mission militaire directe», a indiqué le premier ministre en réponse à une question d'un journaliste, alors qu'il était aux côtés du président béninois.

Mais M. Yayi Boni a plutôt indiqué qu'il en faisait une interprétation différente.

«La compréhension que j'ai de la résolution du Conseil de sécurité est qu'en réalité, lorsqu'on parle de forces internationales, il n'y a pas que la Communauté des États de l'Afrique de l'Ouest et l'Union africaine. Il y a aussi d'autres forces extérieures au continent africain», a-t-il dit.

«La force internationale dont on parle est la force africaine, plus le souhait que nous sommes en train de formuler auprès des 'plus grands', et le premier ministre en est un, d'intervenir pour que l'OTAN puisse s'ajouter à nous», a-t-il ajouté.

Selon lui, la gravité de la situation le commande.

«Sur cette base, j'ai attiré l'attention du premier ministre, mon cher ami, que l'OTAN devrait se joindre à nos forces africaines», a-t-il déclaré d'un ton mielleux, ajoutant que les forces africaines «montreront le chemin».

Cette question dépasserait l'Afrique, puisqu'il s'agit de terrorisme. Elle concernerait toute la communauté internationale, a fait valoir le président de l'Union africaine.

Le premier ministre Harper n'a pas réagi à ces propos, se contentant de sourire.

Il avait toutefois indiqué, quelques minutes auparavant, être «très préoccupé de la situation, car le développement d'une région terroriste entière en plein milieu de l'Afrique est une inquiétude grave pour tous au sein de la communauté internationale».

«Je sais que le premier ministre m'a bien écouté», a dit le président béninois, lui-même avec un grand sourire.

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