Dans une rare entrevue, dimanche, le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a appelé sa base de l'aile droite à voter pour sa liste électorale, plutôt que pour des alternatives plus radicales, afin d'éviter qu'il ne soit battu par une éventuelle coalition de centre-gauche.
Son appel fait écho à des développements survenus lors des dernières semaines, et qui ont laissé M. Nétanyahou plus vulnérable en prévision des élections du 22 janvier : l'émergence d'un nouveau et charismatique leader pro-colons, de vives critiques de son leadership par un ancien chef de la sécurité et, au cours de la fin de semaine, des démarches menées par trois partis de centre-gauche pour former une coalition désireuse de former le prochain gouvernement.
Le premier ministre sortant ne semble malgré tout pas risquer de perdre son poste au prochain scrutin; il était donc difficile de déterminer si ses commentaires reflétaient une véritable nervosité, ou s'il utilisait les rumeurs de fusion du courant centre-gauche pour amener les Israéliens à se rallier à sa ligne dure.
Le bloc de centre-gauche serait formé du Parti travailliste, qui s'oppose aux politiques économiques de M. Nétanyahou; du Parti Hatnua, de l'ancienne ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni, qui estime que le premier ministre nuit aux efforts de paix avec les Palestiniens; et de l'ancien journaliste Yair Lapid, dont le parti Yesh Atid estime que le premier ministre n'a pas écouté la classe moyenne.
Selon M. Nétanyahou, les partis de centre-gauche ont un objectif : renverser son gouvernement.
Des sondages ont montré qu'un bon nombre d'électeurs de droite n'accordaient plus leur soutien à la liste du Likoud, le parti de M. Nétanyahou, et appuyaient plutôt le parti pro-colonisation Maison juive, dirigé par le millionnaire Naftali Bennett.