Des législateurs américains accusent la CIA d'avoir trompé les réalisateurs du long métrage Zero Dark Thirty (Opération avant l'aube) en leur disant, prétendument, que de rigoureuses méthodes d'interrogation avaient aidé à retracer Oussama ben Laden.
Le film, qui se penche sur la traque et la mort du cerveau des attentats du 11 septembre 2001, laisse croire que la simulation de noyade et autres techniques du genre ont été importantes, voire vitales, dans les efforts pour retrouver Ben Laden au Pakistan, où il a été tué par des Navy SEALs en mai 2011.
Une enquête portant sur le programme de détenus de la CIA, menée par un comité du renseignement du Sénat, avait démontré que de telles méthodes n'avaient mené à aucune récolte d'information significative.
Récemment, le directeur par intérim de la CIA, Michael Morell, a contredit cette conclusion. Dans une déclaration faite aux employés le mois dernier, il a affirmé que ces techniques avaient permis d'obtenir d'utiles informations. Par ailleurs, M. Morell avait aussi déclaré que le film n'aurait pas dû laisser croire que des méthodes rigoureuses avaient été instrumentales dans la découverte de Ben Laden.
M. Morell avait notamment reconnu que certaines informations étaient venues de détenus soumis à des « méthodes perfectionnées »', mais qu'il y avait également eu d'autres sources de renseignements.
Dans une lettre adressée à la CIA cette semaine, des sénateurs, dont Dianne Feinstein, une démocrate de la Californie, et le républicain John McCain, de l'Arizona, ont demandé à M. Morell d'appuyer ses allégations et de partager les documents précisant ce qui a été dit aux auteurs du film. Les sénateurs lui ont demandé de préciser quelles informations sont venues des détenus de la CIA et à quel moment ces renseignements ont été obtenus.
« Avant, pendant ou après que le détenu ait été soumis aux« 'techniques d'interrogatoire perfectionnées » de la CIA? Si après, combien de temps après? »
La CIA a fait savoir qu'elle allait collaborer.
Le film Zero Dark Thirty doit sortir en salle au Québec le vendredi 11 janvier. Le long métrage, déjà un favori de la course aux Oscars, est réalisé par Kathryn Bigelow, première femme à mériter l'Oscar de la meilleure réalisatrice, grâce à The Hurt Locker (Démineurs) en 2010.
Associated Press