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Pénuries de médicaments: la ministre Aglukkaq n'a pas écouté ses fonctionnaires

Pénuries de médicaments: elle aurait dû écouter ses fonctionnaires
Federal Health Minister Leona Aglukkaq fields questions as Alberta Health Minister Fred Horne, rear left, and British Columbia Health Minister Michael de Jong look on at a meeting of federal, provincial and territorial ministers in Halifax, Nova Scotia, on Friday, Nov. 25, 2011. T(AP Photo/The Canadian Press, Andrew Vaughan)
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Federal Health Minister Leona Aglukkaq fields questions as Alberta Health Minister Fred Horne, rear left, and British Columbia Health Minister Michael de Jong look on at a meeting of federal, provincial and territorial ministers in Halifax, Nova Scotia, on Friday, Nov. 25, 2011. T(AP Photo/The Canadian Press, Andrew Vaughan)

TORONTO - La ministre fédérale de la Santé, Leona Aglukkaq, a choisi de laisser les compagnies pharmaceutiques alerter volontairement les médecins et les pharmaciens de toute pénurie de médicaments, même si des fonctionnaires craignent que cette approche ne menace l'approvisionnement au pays, révèlent des documents obtenus par La Presse Canadienne.

Des fonctionnaires de Santé Canada prévenaient ainsi en février 2011 qu'un système d'avertissements volontaire pourrait encourager «les mauvais comportements de la part des entreprises», et risquerait de mener des pharmaceutiques à ne pas signaler toutes les pénuries.

Un examen des deux méthodes servant à faire état des pénuries de médicaments — l'une volontaire, l'autre obligatoire — a conclu qu'il n'existerait aucune façon de sévir contre les manufacturiers qui ne préviendraient pas d'une pénurie, pour que les médecins puissent se tourner vers d'autres remèdes.

Mais trois semaines plus tard, la ministre Aglukkaq a écrit aux pharmaceutiques pour leur demander de publier de façon volontaire les informations sur les pénuries — de plus en plus fréquentes dans cette industrie. La missive, adressée à l'Association canadienne du médicament générique, à Rx&D et à BIOTECanada, précise que des règlements forçant l'émission d'avertissements ne seraient adoptés que si l'industrie ne pouvait mettre en place un système volontaire.

Santé Canada a depuis appuyé ce nouveau système volontaire, qui comprend un site Internet où sont annoncées les pénuries. La méthode volontaire a toutefois été contestée par la Société canadienne du cancer et d'autres groupes de soins de santé et de patients. Ces organismes affirment que la meilleure façon d'assurer la disponibilité de médicaments essentiels — comme les antibiotiques ou la chimiothérapie — est d'obliger les fabricants à une divulgation complète.

Steve Outhouse, un porte-parole de Mme Aglukkaq, a expliqué qu'on avait choisi le système volontaire parce qu'il faudrait trop de temps à Santé Canada pour faire adopter les normes obligeant les entreprises à dévoiler toutes les pénuries.

«Le site qui répertorie les pénuries fonctionne en ce moment en raison de l'adoption d'un système volontaire. Les normes réglementaires peuvent entraîner des délais de plusieurs années avant leur adoption, et cela signifierait des retards dans la transmission d'informations aux Canadiens», a-t-il indiqué par courriel.

La question des pénuries de médicaments a occupé l'avant-scène médiatique en février, lorsqu'une usine de Sandoz Canada fournissant 90 pour cent des anesthésiants génériques et d'autres médicaments fréquemment utilisés par des hôpitaux a dû réduire sa production en raison de travaux de rénovations, ainsi qu'à cause d'un incendie.

Aux dires de l'analyste de la Société canadienne du cancer Lauren Dobson-Hughes, le groupe de défense des malades entend souvent parler de patients qui peinent à trouver des médicaments alors que la pénurie n'est pas indiquée sur le site Internet.

«Nous savons que les pénuries sont plus fréquentes, mais puisque personne n'en dresse systématiquement la liste sur une base obligatoire, nous ne savons pas où elles ont lieu, pas plus que nous ne connaissons la façon dont elles ont un impact sur les malades», a dit Mme Dobson-Hughes.

Dans les documents dont La Presse Canadienne a obtenu copie, les recommandations vont dans le sens de la mise sur pied d'un système obligatoire dès la fin de 2010.

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