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Rémy Couture prêt à se remettre à l'horreur, mais pas sur Internet

Prêt à se remettre à «l'horreur extrême», mais pas sur Internet
Courtoisie

En entrevue avec Radio-Canada, le maquilleur et spécialiste des effets spéciaux Rémy Couture dit qu'il veut se remettre à faire de « l'horreur extrême », mais il ne veut plus se risquer à publier son travail sur le web.

Vingt-quatre heures après avoir été acquitté à son procès pour corruption de moeurs, l'artiste affirme que même s'il n'a aucun regret, il craint toujours qu'une autre poursuite puisse survenir contre son travail.

« Ça m'a coûté énormément en argent, en frais d'avocat, en stress », explique-t-il. Même si plusieurs personnes ont fait valoir auprès de lui que son procès lui avait donné de la visibilité, il estime que cela ne vaut pas ce qu'il lui en a coûté. « Le prix est énorme », dit-il, « je vais en avoir encore pour longtemps à payer ».

Poussant la réflexion plus loin, le documentariste Frédéric Maheux, qui a suivi le maquilleur dans son procès, croit qu'une réflexion sur la réglementation du web doit être engagée. À une époque où Internet est souvent le mode de diffusion choisi par les artistes pour diffuser leur art, « pourquoi accuser un seul individu pour un cas bien précis quand on pourrait regarder le portrait large de c'est quoi le web? », s'interroge-t-il.

Des parallèles avec de vrais tueurs

Plusieurs personnes ont évoqué dans le contexte du procès de Rémy Couture la vidéo du présumé tueur Luka Rocco Magnotta, qui a diffusé le meurtre qu'il aurait commis sur Internet.

Rémy Couture dit même que des parallèles ont été faits en cour avec les tueurs Russel Williams, et Paul Bernardo. Mais il refuse l'amalgame. « Là, on parle d'une personne qui a filmé son meurtre. C'est complètement fou de faire un parallèle avec une oeuvre artistique », dit le maquilleur, spécifiant que lui, contrairement à ces tueurs, intégrait un générique à la fin de ses films de fiction.

L'artiste croit d'ailleurs que le jugement qui a été rendu en sa faveur démontre que la voix des tribunaux n'est pas la bonne à adopter pour déterminer quelles sont les normes sociales en matière d'art.

« Dans la société québécoise, tout ce qui touche à la liberté artistique, on y tient vraiment. Puis là, on a eu la preuve que c'est quelque chose qui est très ancré en nous », conclut-il.

D'après un reportage de Pasquale Harrison-Julien

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