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Les enseignants ontariens demandent une trêve

Les enseignants ontariens demandent une trêve

Le président de la Fédération des enseignants de l'élémentaire (FEEO), Sam Hammond, a pressé, vendredi matin, le gouvernement libéral d'ignorer la date butoir du 31 décembre dans les négociations contractuelles et de poursuivre les pourparlers plutôt que d'imposer un contrat de travail à ses membres à cette date.

En échange d'un retour à la table des négociations, M. Hammond s'est engagé à suspendre les grèves tournantes de milliers d'enseignants qui durent depuis deux semaines.

Le leader syndical a répété que les enseignants feraient la grève à nouveau en janvier si la province se servait de la loi spéciale 115 pour leur imposer des concessions salariales.

Le leader de la FEEO, qui conteste avec d'autres syndicats la constitutionnalité de la loi devant les tribunaux, a qualifié les pouvoirs contenus dans la législation de « dangereux » Il a répété qu'il s'agissait d'une question de principe et que ses membres ne demandaient aucune augmentation de salaire.

Le syndicat des employés de soutien dans les écoles, le SCFP, a aussi demandé, jeudi, au premier ministre démissionnaire Dalton McGuinty de laisser son successeur, qui sera choisi le 26 janvier, gérer la situation.

Selon la loi spéciale 115, la province peut imposer un contrat de travail aux enseignants le 1er janvier, faute d'une entente négociée d'ici là. La loi prévoit un gel de salaire de deux ans, en plus d'une réduction des congés de maladie et des jours de perfectionnement non payés. La loi spéciale donne aussi au gouvernement le pouvoir de suspendre tout débrayage.

La ministre de l'Éducation, Laurel Broten, a répondu dans un communiqué qu'il « reste 10 jours pour conclure un accord », sans préciser si elle se servirait bel et bien de la loi 115 pour imposer un contrat de travail aux enseignants, faute d'une entente d'ici le 31 décembre.

Dans le passé, la ministre Broten a par ailleurs indiqué qu'elle se servirait de la loi spéciale pour bloquer toute grève en janvier.

Gagner du temps

Nombre de candidats à la succession du premier ministre Dalton McGuinty se sont dissociés de la loi controversée, indiquant même qu'ils ne s'en serviraient pas s'ils étaient choisis. La FEEO cherche donc à gagner du temps, en espérant que le nouveau chef libéral soit plus sympathique à leur cause.

Avant le début des grèves tournantes il y a deux semaines, la ministre de l'Éducation jurait qu'elle ne permettrait aucune perturbation des cours, pour ensuite autoriser les débrayages d'un jour. Une autre volte-face n'est donc pas impossible.

De leur côté, les enseignants des écoles publiques anglaises du secondaire font la grève du zèle, boycottant notamment les activités parascolaires après les heures de classe. Ils menacent eux aussi d'organiser une journée de grève panprovinciale en janvier si les libéraux leur imposent un contrat de travail.

Dalton McGuinty « regrette »

Le premier ministre McGuinty a admis dans une entrevue exclusive accordée à Radio-Canada qu'il avait une part de responsabilité dans le conflit qui oppose les professeurs à son gouvernement.

M. McGuinty, élu en 2003 en promettant de ramener la bonne entente dans les écoles après des années de manifestations et de grèves sous les conservateurs, « regrette » que les relations entre les enseignants et son gouvernement aient pris une tournure négative. Il admet qu'il aurait pu s'y prendre autrement.

Les libéraux maintiennent, toutefois, que le déficit provincial de 14,4 milliards de dollars les force à limiter les dépenses, d'où la nécessité d'un gel du salaire des enseignants.

La ministre de l'Éducation ajoute que les enseignants des écoles catholiques et françaises ont déjà ratifié, eux, de nouvelles conventions collectives avec la province, acceptant un gel salarial et d'autres concessions.

Près de la moitié des Ontariens appuient les enseignants plutôt que le gouvernement libéral dans leur dispute contractuelle, selon un sondage de la firme Forum Research.

Forum Research a sondé 990 Ontariens à cet effet lundi dernier. La marge d'erreur du sondage est de 3 %, 19 fois sur 20.

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