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Syrie : un conflit « ouvertement intercommunautaire », selon l'ONU

Syrie : un conflit « ouvertement intercommunautaire », selon l'ONU

Le conflit qui oppose les rebelles syriens et les partisans du président Bachar Al-Assad depuis près de 21 mois menace désormais des « communautés entières », selon ce que rapportent jeudi les enquêteurs de l'ONU dans leur dernier rapport sur la Syrie.

Les affrontements sont « de plus en plus contraires au droit international » et « des communautés entières risquent de devoir fuir le pays ou d'être tuées dans le pays », peut-on lire dans le rapport, qui couvre la période entre le 28 septembre et le 16 décembre.

Le risque de conflit intercommunautaire, impliquant une « confrontation entre groupes ethniques et religieux, a toujours été présent », affirme le groupe de quatre enquêteurs, dont fait partie l'ex-procureure générale du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), Carla Del Ponte.

Mais « alors que les combats entre forces gouvernementales et groupes armés antigouvernementaux approchent la fin de leur deuxième année », « le conflit est devenu ouvertement intercommunautaire », précisent-ils, citant les tensions entre les Chiites et les Sunnites.

« Les autres minorités, comme les Arméniens, les Chrétiens, les Druzes, les Palestiniens, les Kurdes et les Turkmènes, ont été emportées par le conflit. Cependant, les divisions intercommunautaires sont les plus marquées entre la communauté alaouite [...] et la communauté sunnite », expliquent les experts de l'ONU.

Les enquêteurs dénoncent ce qu'ils qualifient d'« escalade de la violence armée dans tout le pays » et d'attaques « disproportionnées », tout en soulignant « l'apparition de nouveaux groupes armés d'opposition » qui « sont moins susceptibles de se joindre à l'Armée syrienne libre (ASL) ».

La Commission d'enquête a été créée en août 2011 par le Conseil des droits de l'homme des Nations unies, mais elle n'a jamais reçu le feu vert du régime syrien pour se rendre sur place. Seul le président de la Commission, le Brésilien Paulo Pinheiro, a pu s'y rendre à titre personnel.

La Commission est toutefois parvenue à recueillir plus d'un millier de témoignages dans les pays voisins, rassemblant ainsi des preuves sur des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité commis par les forces gouvernementales et les partisans du régime.

Des crimes de guerre auraient également été commis par l'opposition armée, mais dans une moindre proportion. Ces informations pourraient servir en cas de saisie de la Cour pénale internationale (CPI) par le Conseil de sécurité de l'ONU.

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