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Les Forces canadiennes entament une période de réflexion à l'heure de leur retrait d'Afghanistan

Quel sera le rôle des Forces canadiennes après leur retrait d'Afghanistan?
Canadian soldiers of Ist Bataillon, Royal 22nd Regiment along with U.S soldiers stand during a ceremony marking the Canadian handover of forward fire base Masum Ghar to U.S. forces in Panjwaii district in Kandahar province southern Afghanistan, Tuesday, July 5, 2011.Canadian combat operations ended this week. Canada will transfer to a non-combat training role with up to 950 soldiers and support staff to train Afghan soldiers and cops in areas of the north, west and Kabul.(AP Photo/Rafiq Maqbool)
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Canadian soldiers of Ist Bataillon, Royal 22nd Regiment along with U.S soldiers stand during a ceremony marking the Canadian handover of forward fire base Masum Ghar to U.S. forces in Panjwaii district in Kandahar province southern Afghanistan, Tuesday, July 5, 2011.Canadian combat operations ended this week. Canada will transfer to a non-combat training role with up to 950 soldiers and support staff to train Afghan soldiers and cops in areas of the north, west and Kabul.(AP Photo/Rafiq Maqbool)

OTTAWA - La longue participation militaire du Canada en Afghanistan entamera sa dernière année complète en 2013, cédant le pas à un exercice de réflexion pour un appareil militaire éprouvé par les combats, et qui entame en plus une ère d'austérité.

Des officiers supérieurs témoignant en comités parlementaires ont souvent dû répondre à la même question de la part des députés et sénateurs: «Comment maintenez-vous l'enthousiasme et le moral des troupes après cinq ans de guérilla urbaine à Kandahar?».

Il s'agit, à maints égards, d'une sempiternelle question pour les pays sortant d'une guerre, mais le sujet n'a pas été abordé par le Canada depuis la fin de la Guerre de Corée, il y a près de 60 ans.

La mission canadienne de formation militaire et policière à Kaboul doit prendre fin en mars 2014.

Il n'y a guère de répit présentement au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, mais selon certaines fuites concernant un rôle modeste que le Canada pourrait jouer en marge de la guerre civile en Syrie suggèrent que le gouvernement Harper a appris la dure leçon politique de la campagne afghane: déployer des troupes au sol constitue une solution d'ultime recours.

Dans le nord du Mali, pays où les intérêts canadiens sont importants, la mise en place de ce qui prend toutes les apparences d'un «État al-Qaïda» fait l'objet de vifs débats, et est décrit comme le prochain Afghanistan.

Ces réflexions sont toutefois tempérées par la sombre réalité budgétaire. Les rêves conservateurs d'une gloire acquise grâce à un leadership militaire, qui semblaient autrefois si proches et si réels, ont été emportés par une vague peinte à l'encre rouge.

Sous certains aspects, l'armée canadienne a commencé à s'ajuster à cette nouvelle réalité, et regarde maintenant vers des activités plus modestes et plus près du pays.

Des opérations en Amérique du Sud?

Encouragée par une série d'ententes sur la défense signées cette année par le gouvernement conservateur avec des pays comme la Colombie, les Forces canadiennes étudient attentivement des possibilités de partenariat en Amérique centrale et en Amérique du Sud. La Presse Canadienne a d'ailleurs appris qu'Ottawa tentait actuellement de négocier un partenariat avec le Chili en matière de défense.

Des notes de breffage préparées pour le ministre de la Défense, Peter MacKay, démontrent que l'armée canadienne souhaite obtenir la collaboration du Brésil, en raison de sa participation croissante dans des opérations internationales.

Il est logique d'établir et d'améliorer les relations canadiennes dans son propre hémisphère, a déclaré le brigadier-général Denis Thompson, commandant des forces spéciales.

Pour le lieutenant-général Stuart Beare, en charge des opérations militaires canadiennes au pays et à l'étranger, le trafic de drogue dans l'Amérique latine et du Sud rend la coopération encore plus impérative.

L'armée canadienne a mené, il y a deux ans, une étude sur la coopération militaire potentielle avec les pays de l'Amérique latine. Le document indique également que cette région du monde «occupe une place de plus en plus importante dans la politique étrangère canadienne».

Afin de respecter le peu d'enthousiasme du gouvernement à mettre ses soldats en danger, une note interne destinée au commandant de l'armée, le lieutenant-général Peter Devlin, a décrit les Amériques comme «la seule région qui pourrait nécessiter l'usage des ressources relativement modestes de l'armée canadienne».

Plusieurs promesses de financement faites par le gouvernement canadien à propos d'un financement stable et prévisible ont dû être repoussées en raison du plan de révision stratégique et du plan de réduction du déficit. Ensemble, ces plans doivent retrancher 2,5 milliards $ des 19,5 milliards $ prévus pour les crédits budgétaires de la défense en 2014.

La question budgétaire a reporté pratiquement tous les autres dossiers aux calendes grecques, y compris une réécriture fort attendue des objectifs nationaux en matière de défense. La nouvelle version de cette politique est prévue en 2013.

Plusieurs achats importants, dont de nouveaux navires de ravitaillement et des vaisseaux de patrouille pour l'Arctique, ont été retardés en raison de considérations budgétaires.

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