La conservatrice Park Geun-hye est la première femme à accéder à la plus haute fonction de la Corée du Sud, ont annoncé mercredi les chaînes de télévision du pays. La femme de 60 ans a remporté le scrutin face à son adversaire de centre gauche, Moon Jae-in.
Park Geun-hye est la fille de Park Chung-hee, qui a dirigé le pays d'une main de fer pendant 18 ans, jusqu'à son assassinat en 1979.
Plus de 40 millions d'électeurs sud-coréens étaient invités à se rendre aux urnes mercredi pour choisir leur nouveau président.
Relations avec la Corée du Nord
Les électeurs sud-coréens étaient profondément insatisfaits du président actuel, Lee Myung-bak, et notamment de sa position à l'égard du régime nord-coréen, qui exige que toute discussion avec la Corée du Nord soit précédée de progrès dans le désarmement nucléaire du régime communiste.
Plusieurs Sud-Coréens estiment que ce manque de compromis a encouragé la Corée du Nord à mener des tests de missiles et des essais nucléaires, notamment le lancement d'un satellite la semaine dernière.
Bien que la Corée du Nord n'ait pas été un thème majeur de la campagne électorale, les deux candidats - malgré leurs différences - partageaient des opinions similaires sur la nécessité d'engager des discussions avec la Corée du Nord.
Mme Park souhaitait toutefois imposer davantage de conditions que M. Moon, qui voulait rétablir l'aide gouvernementale à la Corée du Nord.
La veille du scrutin, M. Moon a déclaré qu'il envisageait « des politiques qui intègrent tout le monde, des politiques qui ne divisent pas ». Il entendait organiser rapidement un sommet avec le président nord-coréen Kim Jong-un. Mme Park n'avait pas rejeté cette possibilité, mais seulement s'il s'agit d'un « dialogue honnête sur des dossiers d'intérêt commun ».
Mme Park donnera le ton de la position à adopter à l'égard de la Corée du Nord, non seulement à Séoul, mais aussi à Washington, à Pékin et à Tokyo. Tous ces pays ont récemment tenu des élections présidentielles, et ils attendaient de connaître l'issue du scrutin en Corée du Sud pour décider de la politique à suivre face au régime nord-coréen.