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Hochelaga-Maisonneuve s'attaque aux bâtiments délabrés

Hochelaga-Maisonneuve s'attaque aux bâtiments délabrés

L'arrondissement Hochelaga-Maisonneuve veut améliorer l'état de ses bâtiments. Depuis deux ans, deux inspecteurs font des visites préventives dans certaines zones. Ces inspections ont permis de détecter des problèmes dans environ 200 immeubles, mais elles n'ont pas permis de déceler la présence de moisissures, un problème sérieux selon la Direction de la santé publique.

Lors des visites, les inspecteurs examinent l'enveloppe du bâtiment pour s'assurer que la brique est saine. Ils vérifient s'il y a des fissures, si les portes et fenêtres ferment bien et si elles sont bien calfeutrées, explique l'inspecteur-chef Alain Barabé.

« Quand le bâtiment est bien entretenu de l'extérieur, les chances sont bonnes que l'intérieur soit bien entretenu aussi », dit-il.

Depuis deux ans, deux des cinq inspecteurs de l'arrondissement d'Hochelaga-Maisonneuve passent trois jours par semaine à vérifier l'état des bâtiments de certaines zones. Dès son arrivée à la mairie de l'arrondissement, Réal Ménard a voulu s'attaquer au problème des logements détériorés.

« On s'est dit : on va mettre sur pied un système d'inspection assez systématique des endroits jugés plus problématiques, [c'est-à-dire ceux dont le] cadre bâti est plus vieillissant et plus à risque de détérioration et de négligence », explique le maire Réal Ménard.

Plus de 500 bâtiments et 434 logements ont été visités et 200 ont été jugés non conformes aux normes. Une cinquantaine de logements présentaient des problèmes de sécurité ou de salubrité, mais aucun ne présentait de moisissure. Les propriétaires ont été avisés et la plupart ont remédié à la situation. Le chef de la division des inspections, Jean Poisson, se dit très heureux des résultats.

« J'irais même jusqu'à dire qu'on a peut-être sauvé des vies parce qu'on a trouvé beaucoup d'endroits ou des issues étaient inaccessibles, dit-il. On a découvert des murs de maçonnerie qui étaient en très mauvais état. On a mis des périmètres de sécurité sur les trottoirs pour protéger les passants, on a trouvé des escaliers en mauvais état. »

Le comité Entraide logement qualifie l'initiative de très positive, même si les inspections n'ont pas permis de détecter la présence de moisissures, un problème courant dans le quartier, selon le coordonnateur Guillaume Dostaler.

« Les moisissures ne sont pas toujours visibles au premier coup d'oeil, mais elles peuvent quand même causer des ennuis de santé chez les occupants, dit-il. Les services de la Ville ne sont pas assez bien outillés pour faire la détection lorsqu'il n'y a pas beaucoup de moisissure apparente. »

Selon une étude de la Direction de la santé publique, 40 % des logements où vivent des enfants de 12 ans et moins présentent des taux d'humidité excessive ou des moisissures dans l'arrondissement d'Hochelaga-Maisonneuve. Cette étude sur la santé respiratoire des enfants a été publiée en 2011. Elle a été réalisée à partir d'un sondage réalisé en 2006 auprès de résidents de chaque arrondissement. Le questionnaire portait sur les malaises des habitants, particulièrement des enfants, et sur l'état des logements où vivaient les répondants.

Selon cette étude, d'autres arrondissements ont des taux élevés de logements avec de l'humidité excessive ou des moisissures. C'est le cas de Pointe-Saint-Charles et de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension.

L'arrondissement de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension compte lancer au début de 2013 une opération d'inspection préventive similaire à celle d'Hochelaga-Maisonneuve. Le service des inspections ajoutera deux postes d'inspecteurs et vise à tripler le nombre d'inspections sur son territoire. Cet arrondissement reçoit environ 400 plaintes au sujet de logements insalubres chaque année.

Depuis cinq ans, la Ville de Montréal a mis sur pied une équipe d'inspecteurs spécialisés pour intervenir dans les cas graves de détérioration de logement. Ils doivent identifier les travaux à effectuer et assurer un suivi auprès des propriétaires fautifs. Des programmes de subventions sont aussi disponibles pour certains travaux.

Un reportage de Francine Plourde

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