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Immigration : Jason Kenney désigne 27 pays sécuritaires

Immigration : Jason Kenney désigne 27 pays sécuritaires

Le ministre fédéral de l'Immigration, Jason Kenney, a dévoilé vendredi à Ottawa une liste de 27 « pays sécuritaires », en prévision du resserrement des règles entourant les demandes de statut de réfugié.

Cette liste, qui compte les États-Unis, la Croatie et 25 pays de l'Union européenne, permettra à Ottawa de refuser de facto leurs ressortissants déboutés, qui n'auront pas le droit d'en appeler devant la Commission de l'immigration et du statut de réfugié.

Ces derniers pourraient demander une révision judiciaire auprès de la Cour fédérale, mais ils pourraient être déportés avant que le tribunal ne statue sur leur dossier.

« Malheureusement, on a vu trop de faux demandeurs d'asile qui ont abusé de la générosité du Canada, et particulièrement on a vu des vagues de fausses demandes d'asile provenant de certaines démocraties [...] », a déclaré vendredi le ministre Kenney.

Le ministre de l'Immigration a souvent évoqué le nombre croissant de demandeurs originaires de démocraties européennes. Le Canada reçoit davantage de demandes d'Européens que d'Africains ou d'Asiatiques. Selon le ministre, au cours des dernières années, plus de 95 % des requêtes présentées par des Européens ont été retirées, rejetées ou abandonnées.

Celui-ci explique les changements proposés notamment par une explosion de demandes frauduleuses ou injustifiées en provenance de la Hongrie, un pays jugé sûr et démocratique par Ottawa. Les demandeurs hongrois sont en bonne partie des Roms, qui affirment êtres victimes de discrimination dans leur pays d'origine.

Selon le ministre Kenney, les changements à la loi C-31, qui entreront en vigueur samedi, devraient permettre d'accélérer les demandes des réfugiés, mais surtout de distinguer les vrais demandeurs des fraudeurs, question de protéger le public et la souveraineté du Canada.

« Nous dépensons du temps précieux et l'argent des contribuables depuis beaucoup trop longtemps pour des gens qui n'ont pas besoin de notre protection, et ce, aux dépens des demandeurs d'asile légitimes », a déclaré le ministre Kenney.

La nouvelle loi prévoit par exemple des délais très courts pour soumettre une demande d'asile ou un appel si la requête est rejetée.

Inquiétudes

Les associations qui défendent les réfugiés au pays se disent très inquiètes, parce qu'elles qualifient la liste d'arbitraire et de politique. Des militants ajoutent que cette réforme risque de changer la perception du Canada dans le monde, en envoyant le message selon lequel les étrangers ne sont plus les bienvenus au pays.

Le ministre Kenney répond qu'Ottawa accepte actuellement le dixième de tous les réfugiés onusiens dans le monde, ce qui fait du Canada le pays qui accueille le plus de réfugiés dans le monde, après les États-Unis.

De leur côté, les partis d'opposition à Ottawa ont accusé le ministre dans le passé de s'arroger trop de pouvoirs. Selon le député néo-démocrate Don Davies, la réforme « donne une couleur politique à un processus qui doit être impartial. »

Les demandeurs d'asile qui seront dorénavant acceptés au Canada ne pourront plus faire venir leur famille aussi rapidement et aussi facilement. Ils devront attendre au moins 5 ans avant de le faire.

Avec la nouvelle loi, les immigrants et les réfugiés n'auront par ailleurs plus accès aux mêmes traitements médicaux gratuits que les citoyens canadiens.

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