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Syrie : la Russie évoque une victoire des rebelles

Syrie : la Russie évoque une victoire des rebelles

Le régime syrien est en train de perdre le contrôle du pays, a estimé Mikhaël Bogdanov, vice-ministre russe des Affaires étrangères et émissaire spécial du Kremlin pour le Proche-Orient.

« En ce qui concerne la victoire de l'opposition, on ne peut pas l'exclure, et, malheureusement, il faut regarder les choses en face : le régime et le gouvernement syriens perdent de plus en plus le contrôle du pays », a déclaré M. Bogdanov, cité par l?agence Interfax. Il a également mentionné que Moscou établissait des plans pour évacuer ses ressortissants, si cela devait s'avérer nécessaire.

C'est la première fois qu'un haut responsable russe reconnaît explicitement une possible victoire des opposants au régime de Bachar Al-Assad, dont Moscou est l'un des derniers soutiens.

L'émissaire a toutefois souligné que Moscou, qui a opposé à trois reprises son veto au Conseil de sécurité de l'ONU contre des projets de sanctions à l'encontre du régime syrien, continuerait à insister pour un règlement pacifique du conflit.

M. Bogdanov a soutenu que la reconnaissance de la nouvelle coalition de l'opposition syrienne par les États-Unis et plus d'une centaine de pays arabes et occidentaux, plus tôt cette semaine, avait encouragé l'opposition.

Pour sa part, Anders Fogh Rasmussen, secrétaire général de l'OTAN, a estimé que le régime du président Bachar Al-Assad était sur le point de s'écrouler et que ce n'était plus « qu'une question de temps. « Je pense que le régime de Damas est proche de l'effondrement », a-t-il affirmé jeudi. « J'exhorte le régime à mettre fin aux violences, à réaliser quelle est la situation aujourd'hui et à engager un processus pour satisfaire les demandes légitimes du peuple syrien ».

Utilisation de missiles Scud?

Le secrétaire général de l'OTAN a, par ailleurs, condamné l'utilisation par l'armée syrienne de missiles à courte portée, ce qui démontrerait « le peu de cas que fait le régime de la vie des Syriens ».

Les États-Unis ont accusé le régime de Bachar Al-Assad d'utiliser des missiles et bombes incendiaires contre les rebelles.

Deux officiers déserteurs d'une brigade de l'armée syrienne spécialisée dans les missiles sol-sol ont affirmé à l'AFP que l'unité à laquelle ils appartenaient avait tiré plusieurs missiles Scud en direction de régions rebelles.

La Syrie a toutefois démenti ces affirmations, selon Al-Ikhbariya, la chaîne officielle d'information en continu.

Explosions meurtrières

De nouveaux attentats ont eu lieu jeudi près de Damas. Dix-huit personnes, dont sept enfants, ont péri dans l'explosion d'une voiture piégée près d'une école à Katana, dans la banlieue sud-ouest de la capitale syrienne, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui mentionne qu'il s'agit d'un quartier résidentiel abritant de nombreux militaires. L'OSDH dénombre quatre autres civils morts dans la ville voisine de Jdaidet Artouz, également visée par une voiture piégée. La télévision d'État a plutôt mentionné huit morts.

D'après la chaîne de télévision publique Al-Ikhbariya, une deuxième voiture piégée a explosé dans le quartier damascène d'Al-Jadideh, faisant huit morts.

Par ailleurs, le Front Al-Nosra a revendiqué jeudi dans un message sur Twitter l'attentat perpétré la veille devant le ministère syrien de l'Intérieur, à Damas. Al-Nosra, qui vient d'être placé par Washington sur sa liste des organisations terroristes étrangères, a affirmé que deux de ses kamikazes étaient les auteurs de l'attentat qui a fait neuf morts, un député et huit militaires.

Jeudi, l'armée de l'air bombardait la banlieue de la capitale, tandis que soldats et rebelles s'affrontaient dans plusieurs localités bordant la route menant à l'aéroport international de Damas, selon l'OSDH.

La périphérie de Damas se trouve désormais au coeur des combats.

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