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L'OTAN met en garde la Syrie contre le recours aux armes chimiques

L'OTAN met en garde la Syrie contre le recours aux armes chimiques

L'OTAN, les États-Unis et la France ont fortement mis en garde la Syrie contre le recours à des armes chimiques, alors que l'organisation s'apprêtait mardi à donner son feu vert au déploiement de missiles Patriot pour protéger la Turquie d'éventuelles attaques venues de Syrie.

« Le recours à des armes chimiques est et serait totalement inacceptable », a prévenu lundi le président américain Barack Obama, dans une allocution.

Quelques heures plus tard, l'adjectif « inacceptable » a été repris par le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, ainsi que par les ministres des Affaires étrangères allemand, Guido Westerwelle, et français, Laurent Fabius.

« Je m'attends à une réaction immédiate de la communauté internationale » si le régime de Bachar Al-Assad utilisait des armes chimiques, a averti M. Rasmussen avant une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de l'OTAN à Bruxelles.

Les craintes liées à ces armes ont brusquement refait surface ces derniers jours, alors que les forces rebelles mettaient en difficulté l'armée officielle, notamment autour de l'aéroport de Damas.

Les États-Unis sont « inquiets à l'idée qu'un régime de plus en plus assiégé [...] réfléchisse à l'utilisation d'armes chimiques contre les Syriens », a déclaré le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney.

Damas a cependant réaffirmé lundi « qu'il ne fera pas usage de ce genre d'armes, s'il en possède, contre son peuple », selon une source du ministère des Affaires étrangères.

L'arsenal chimique syrien est considéré comme l'un des plus importants du Moyen-Orient après avoir bénéficié de l'aide de la Russie et de l'Iran. Mais il reste difficile d'évaluer ses quantités et son état réel en raison de l'absence de données publiques le concernant.

Un responsable américain a affirmé lundi que Damas était en train de mélanger les composants nécessaires à la militarisation du gaz sarin, un puissant neurotoxique qui provoque une paralysie complète, puis la mort.

Album-photo : Quelques jours à ALEP

La Turquie pourrait renforcer son système de défense

Dans ce contexte de tension accrue, les pays de l'OTAN s'apprêtent à donner, mardi après-midi, une réponse positive à la demande de la Turquie de déployer des missiles Patriot à proximité de la frontière avec la Syrie.

« La situation à la frontière sud-est de l'OTAN est une source de grande inquiétude. La Turquie a demandé le soutien de l'Alliance. Et nous sommes totalement solidaires avec la Turquie », a dit M. Rasmussen.

L'objectif de ce déploiement de missiles « sera totalement défensif » et ne « sera en aucune façon une manière de promouvoir une zone d'exclusion aérienne ou une quelconque opération offensive » en Syrie, a-t-il réitéré.

Ces propos cherchent notamment à rassurer la Russie, dont le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, devait déjeuner avec ses homologues de l'OTAN.

En visite à Istanbul, le président russe Vladimir Poutine a critiqué lundi le déploiement des Patriot, qui selon lui ne va « pas apaiser » les tensions avec la Syrie mais « au contraire les exacerber ».

En Syrie, la dégradation de la situation a poussé l'ONU à annoncer lundi qu'elle suspendait ses opérations, une décision suivie par l'Union européenne, qui a décidé de réduire sa délégation au minimum.

Les combats se sont étendus récemment aux abords de l'aéroport de la capitale, où les vols ont dû être suspendus, et les liaisons téléphoniques et Internet ont été interrompus pendant 48 heures.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG basée à Londres, 200 personnes ont été tuées lundi en Syrie, dont plus de 60 autour de Damas.

Après 20 mois de violences, le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Al-Arabi, a estimé que le régime syrien pouvait tomber « à n'importe quel moment ».

Un journaliste du quotidien gouvernemental Techrine, Naji Assaad, a été assassiné mardi dans un quartier du sud de Damas, selon la télévision d'État syrienne, qui évoque un acte « terroriste visant les forces vives de la nation ». Huit élèves et un professeur ont aussi été tués dans la chute d'un obus de mortier sur une école du camp Al-Wafidine dans la province de Damas, selon la même source.

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