Des chercheurs de l'Inserm ont démontré que le système immunitaire était responsable d'une altération de l'efficacité de certaines chimiothérapies anticancéreuses. Publiés dans la revue scientifique Nature Medicine, ces travaux ouvrent la voie à une nouvelle stratégie, destinée à accroître l'efficacité de ce type de traitement.
Les scientifiques ont découvert que deux agents chimiothérapeutiques utilisés dans le traitement des cancers digestifs et mammaires - le "5-fluorouracile" et la "gemcitabine" - sont responsables d'un risque de développement de tumeurs chez la souris, du fait d'une "perversion" de la réponse du système immunitaire.
En détails, les deux médicaments utilisés pour la chimiothérapie de ces cancers activent un complexe protéique appelé "inflammasome", qui conduit à la production d'une substance synthétisée par le système immunitaire - la cytokine IL-17 - possédant des caractéristiques protumorales.
"Nos résultats ont permis d'identifier que l'activation de l'inflammasome limite l'efficacité anti-tumorale de la chimiothérapie", précisent les chercheurs.
Ces conclusions vont permettre aux scientifiques de réaliser un essai thérapeutique prochainement, en vue de supprimer les réponses immunitaires délétères tout en éliminant les cellules tumorales et d'améliorer ainsi l'efficacité de la chimiothérapie.