Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Les Simpson : 500 épisodes, et toujours aussi mordants

Les Simpson : 500 épisodes, et toujours aussi mordants
Marie-Josée Roy

Las des comportements irrespectueux d’Homer, des mauvais coups de Bart et des bouffonneries de toute la famille Simpson, les habitants de Springfield prennent les grands moyens et chassent nos antihéros de la ville en leur interdisant formellement d’y revenir. Ceux-ci, désemparés, trouvent refuge dans un endroit isolé, où ont élu domicile d’autres parias de la société comme eux. Mais leur nouvelle vie ne se déroulera pas exactement comme ils l’avaient prévu…

Intitulé Enfin, ils partent, le 500e épisode des Simpson sera diffusé ce jeudi sur les ondes de Télétoon. En plus d’y retrouver des caméos d’à peu près tous les personnages qui ont marqué les intrigues au fil des saisons, les fidèles de la comédie auront droit, en guise de générique d’ouverture, à un montage effréné de tous les gags du canapé, devenus avec le temps l’une des marques de commerce du dessin animé.

Pour Johanne Léveillée et Hubert Gagnon, qui prêtent respectivement leurs voix à Bart et Homer depuis les premiers balbutiements de ceux-ci les ondes québécoises, en 1990, l’aventure des Simpson s’avère un plaisir constamment renouvelé et les deux doubleurs ne sont aucunement blasés.

« Cette série, c’est un cadeau du ciel, s’enthousiasme Johanne Léveillée. On aurait pu être coincés pendant 20 ans avec une émission qu’on n’aimait pas, mais ce n’est pas du tout le cas. Nous sommes tous des fans des Simpson. »

Certes, l’humour absurde et irrévérencieux de l’univers créé par Matt Groening a eu tôt fait de séduire le public d’ici et son succès ne se dément toujours pas, 23 ans après les premières blagues poussées par le clan le plus dysfonctionnel du petit écran. Toutefois, au-delà des scènes loufoques et des expressions langagières devenues mythiques (le Doh d’Homer, le Ay Caramba de Bart, le Excellent de Mr. Burns, pour ne nommer que celles-là), Les Simpson constituent aussi une virulente critique des travers de la société américaine et véhiculent dans chaque épisode un propos non dissimulé sous le vernis comique.

« C’est une autocritique américaine très poussée, parfois, fait valoir Hubert Gagnon. Moi, je fais aussi la voix du père d’Homer, qui est un vieux laissé pour compte et qui maugrée sans arrêt. Quand on la regarde de loin, la situation n’est pas drôle. Mais eux la traitent avec leur humour fantastique. Ils disent aussi des choses que peu de gens pourraient se permettre de dire mais, avec Les Simpson, ça passe. Ils peuvent se permettre d’aller assez loin. »

« Ils abordent tous les sujets : l’écologie, l’homosexualité, les relations de toutes sortes, la guerre, la politique… Lisa a été bouddhiste et végétarienne. Et c’est en même temps très émouvant et chaleureux, car cette famille-là est tenue par un grand, grand amour. Homer n’a jamais trompé sa femme, et c’est la même chose pour Marge. Ils s’aiment et ils ont des relations sexuelles même après trois enfants. Ils nous surprennent toujours, ils nous font éclater de rire et moi, je ne voudrais pas qu’ils changent », a renchéri Johanne Léveillée.

Processus complexe

Machine réglée au quart de tour, le processus d’adaptation des textes originaux des Simpson à la sauce québécoise exige beaucoup de temps et de doigté. Une équipe de plusieurs personnes s’affaire à transposer les péripéties des têtes d’affiche à la peau jaune pour les coller à notre réalité, tout en demeurant fidèle à l’esprit initié par Matt Groening et les siens.

« En général, on reçoit les textes pour les adapter vers la fin juin ou le début juillet, raconte Johanne Léveillée, qui est aussi responsable de la traduction, de l’adaptation et de la direction de plateau depuis la 10e saison. Dès qu’on a adapté quatre épisodes, on entre en studio. On enregistre quatre épisodes par semaine. Ensuite, la saison se poursuit au rythme de deux semaines d’adaptation et une semaine d’enregistrement. On se rend ainsi jusqu’au mois de décembre, pour une vingtaine d’épisodes. »

Reconnue pour être l’une des meilleures versions des Simpson au monde (« par les américains eux-mêmes, mais il ne faut le dire à personne », rigole Hubert Gagnon), la mouture québécoise de l’émission met en vedette plusieurs personnalités connues qui doublent les différents rôles, comme Béatrice Picard (Marge), Bernard Fortin (Ned Flanders et Chef Wiggum), Edgar Fruitier (Charles Montgomery Burns), Marc Labrèche (Krusty le clown), Alain Zouvi (Apu Nahasapeemapetilon), Sébastien Dhavernas (Moe Szyslak) et quantité d’autres. Avec l’accord des bonzes de la franchise, nos auteurs se permettent régulièrement d’insérer des références propres à la Belle Province ainsi que des noms de vedettes d’ici dans les dialogues, ce qui confère à l’ensemble un caractère unique, très près du produit original.

« C’est parce qu’on est nord-américains comme eux et on les comprend, plaide Hubert Gagnon. J’ai entendu l’adaptation française, mais elle n’est pas vraiment aussi bonne. Nous, nous avons la même mentalité et le même niveau de langage. »

« Et on fait très attention à la grammaire, note Johanne Léveillée. On s’exprime en bon québécois, mais on ne parle pas mal. On ne sacre pas. On emploie le moins possible d’anglicismes. On dit “si j’avais” et non “si j’aurais”. Par contre, on se régale dans les expressions! »

Et, évidemment, en ne prêtant que leurs cordes vocales à leurs alter egos, Johanne Léveillée et Hubert Gagnon n’ont pas à subir la rançon de la gloire et ne se font que très peu reconnaître au quotidien. Outre leur engagement dans Les Simpson, lui est aussi associé aux visages de Mel Gibson, Richard Gere et Robert De Niro, tandis qu’elle peut être entendue sous les traits de Julie Walters et Mo’Nique.

« Lorsque le film est sorti, en 2007, on a été vus davantage, signale Johanne Léveillée qui, à l’origine, avait auditionné pour donner vie à Lisa, rôle qui a finalement abouti dans la cour de Lisette Dufour. Certains petits garçons ne croient pas que c’est une femme qui fait la voix de Bart. Tant mieux s’ils pensent que c’est un vrai petit gars, j’en suis bien heureuse! »

La première québécoise du 500e épisode des Simpson sera présentée à Télétoon ce jeudi, 6 décembre, à 21h, pendant le bloc de programmation Slaque la cravate avec Mat. La 23e saison de la série prendra fin en février prochain avec une invitée spéciale dont l’identité sera dévoilée sous peu. Par ailleurs, les téléspectateurs sont conviés à participer à un concours où seront tirés différents articles à l’effigie des Simpson. Pour plus d’informations : www.teletoonlanuit.com.

INOLTRE SU HUFFPOST

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.