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Colonies : le Canada refuse de condamner Israël

Colonies : le Canada refuse de condamner Israël

Le Canada s'est tenu à part de ses principaux alliés, dont les États-Unis, en refusant de condamner lundi le projet israélien d'ériger de nouveaux logements dans les territoires que revendiquent les Palestiniens.

Vendredi, le gouvernement d'Israël a annoncé la construction de 3000 nouveaux logements dans les colonies de Cisjordanie et de Jérusalem-Est après la reconnaissance, la veille, de la Palestine comme État observateur non membre des Nations unies.

Les États-Unis qui s'étaient, à l'instar du Canada, d'Israël, et de six autres pays, opposés au geste de la Palestine, ont critiqué lundi cette initiative des Israéliens. La Maison-Blanche et le département d'État ont dit que l'annonce des Israéliens pourrait endommager la reprise des pourparlers de paix.

Cinq pays européens ont convoqué lundi les ambassadeurs d'Israël dans leurs capitales pour protester contre le projet des colonies. L'Allemagne a indiqué lundi qu'elle voyait d'un « très mauvais oeil » l'annonce des colonies.

Les Nations unies avaient déjà averti que le geste pourrait mettre en danger le processus de paix.

Le porte-parole du ministre des Affaires étrangères canadien John Baird s'en est tenu à la même réplique lundi, soutenant que « des actions unilatérales d'un côté ou de l'autre ne font pas avancer le processus de paix ».

Le bureau de M. Baird a refusé de dire si le gouvernement continuait d'appuyer la politique établie selon laquelle les colonies israéliennes sont « un obstacle sérieux » à la paix.

Le porte-parole du premier ministre Stephen Harper a quant à lui refusé de dire lundi si M. Harper avait abordé la question des nouveaux logements dans les colonies lorsqu'il a parlé au téléphone samedi avec le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou.

Andrew MacDougall, le porte-parole de M. Harper, a indiqué dans un courriel qu'il ne commenterait pas l'appel téléphonique davantage et que le message sur à ce sujet sur le compte Twitter du premier ministre valait toujours.

Un message sur le compte Twitter officiel de M. Harper en date de samedi indiquait : « J'ai parlé à Benyamin Nétanyahou, et il a remercié le Canada de son amitié et de sa position lors du vote à l'ONU ».

Dans son courriel, M. MacDougall a réitéré que la position du Canada était que des actions unilatérales d'un côté ou d'un autre ne font pas avancer le processus de paix.

Les alliés du Canada en ont dit davantage sur les plans d'Israël, qui visent une région appelée E1, à l'extérieur de Jérusalem.

Le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney, a déclaré que les États-Unis « pressaient les leaders israéliens de reconsidérer ces décisions unilatérales et de faire preuve de retenue, car ces actions sont contre-productives et rendent plus difficile la reprise de négociations pour en arriver à une solution de deux États ».

Du côté du département d'État, le porte-parole Mark Toner a dit que la région E1 était « particulièrement sensible et la construction dans cette région serait particulièrement dommageable à une solution de deux États ».

D'ériger des constructions dans la région E1 empêcherait la Palestine d'avoir une frontière continue, minant l'espoir de créer un état palestinien viable.

M. Carney a également réitéré que la Maison-Blanche « s'oppose depuis longtemps aux activités de colonisation d'Israël et à la construction dans Jérusalem-Est ».

Officiellement, le Canada adopte aussi cette position. Une page du site Internet du ministère des Affaires étrangères, qui explique la politique canadienne sur le conflit israélo-palestinien, indique que « les colonies de peuplement israéliennes [...] constituent en outre un obstacle sérieux à l'instauration d'une paix globale, juste et durable. »

Le gouvernement conservateur semble toutefois se distancier de cette politique.

Interrogé par La Presse Canadienne à savoir si le Canada adoptait toujours cette position, le porte-parole du ministre Baird a répondu dans un courriel : « des actions unilatérales d'un côté ou de l'autre ne font pas avancer le processus de paix », refusant d'élaborer davantage.

Pour Alex Neve d'Amnistie internationale Canada, il est malheureux que le Canada ne décrive l'annonce israélienne que comme une action unilatérale. Il soutient qu'il s'agit de violation des droits de l'homme.

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