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Qualité de l'enseignement : le rôle des chargés de cours en question

Qualité de l'enseignement : le rôle des chargés de cours en question

Le sommet sur l'enseignement supérieur au Québec commence jeudi avec une rencontre préparatoire sur le thème de la qualité de l'éducation. Un sujet qui suscite des débats, car les experts ne s'entendent pas sur la façon d'évaluer la qualité de l'éducation.

Parmi les problèmes soulevés par plusieurs : la proportion croissante de l'enseignement donné par des chargés de cours plutôt que par des professeurs titulaires. La moitié des cours universitaires de premier cycle seraient donnés par des chargés de cours, selon un document déposé en prévision du sommet par la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ), affiliée à la CSN.

« Un professeur est tenu à quatre charges d'enseignement par année. Un chargé de cours peut en donner... personnellement, je peux en donner jusqu'à 6 ou 7 », raconte le chargé de cours Alain Gerbier, qui enseigne le journalisme à l'UQAM depuis 27 ans.

Les chargés de cours ont un statut précaire et ils ne disposent pas des mêmes ressources pour faire de la recherche que les professeurs titulaires, comme des subventions ou la possibilité de prendre des années sabbatiques.

Pour la présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Martine Desjardins, la recherche effectuée par un professeur titulaire nourrit son enseignement.

« Un professeur va faire des recherches. Souvent, ce qu'il va enseigner va être lié aux dernières innovations, aux dernières trouvailles qu'il aura faites. Finalement, il fait un transfert des connaissances de ses recherches individuelles », dit-elle.

La FEUQ déplore d'ailleurs que certains étudiants obtiennent leur baccalauréat en ayant eu très peu de contact avec un professeur titulaire, voire pas du tout.

En moyenne, au Québec, le ratio étudiant/professeur (équivalents temps plein) a augmenté au cours des dernières années, selon Michel Umbriaco, président du comité sur le financement des universités à la Fédération québécoise des professeures et professeurs d'université (FQPPU). « La hausse des inscriptions est spectaculaire, particulièrement aux 2e et 3e cycles, où il ne peut pas y avoir de chargés de cours », précise-t-il.

Le mois dernier, la FQPPU a tenu un colloque sur l'Université, où certains intervenants estimaient qu'il manquait environ 1000 professeurs dans le réseau universitaire québécois. Ce nombre varie selon les ratios étudiants/professeur envisagés, souligne Michel Umbriaco.

De son côté, la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ) soutient que le sous-financement du budget de fonctionnement des universités québécoises par rapport aux universités canadiennes est de 620 millions de dollars par année. Ce budget est destiné principalement aux activités d'enseignement.

Des demandes qui représentent tout un défi au moment où l'État québécois cherche à atteindre le déficit zéro.

D'après un reportage de Denis-Martin Chabot

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