Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Les rebelles de la RDC défient l'ultimatum de quitter Goma

Les rebelles de la RDC défient l'ultimatum de quitter Goma

Les rebelles de la République démocratique du Congo (RDC) ont renforcé leurs positions autour de Goma, défiant l'ultimatum de se retirer de cette ville stratégique de la province du Nord-Kivu d'ici lundi soir, en dépit de leur participation à une rencontre de médiation en Ouganda.

Un porte-parole des rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) a indiqué que le général Sultani Makenga s'était rendu à Kampala, la capitale ougandaise, selon le réseau BBC. L'information a également été relayée par l'agence Reuters. Des officiels ougandais ont dit espérer persuader le général Makenga de retirer ses troupes de Goma.

Le général Makenga devait prendre le relais du chef politique des mutins, Jean-Marie Runiga, lui-même rentré en RDC pour se rendre à Goma, située dans une région qui regorge de richesses minières.

Le minisommet des pays d'Afrique des Grands Lacs vise à dénouer la crise en rapprochant deux parties aux positions diamétralement opposées. Le M23 exige avant tout retrait le début de discussions directes avec le président de la RDC, Joseph Kabila, tandis que Kinshasa considère le retrait de Goma comme « un impératif incontournable » avant des discussions.

Le M23 avait été sommé, samedi, par le président de la RDC et ses homologues de l'Ouganda, Yoweri Museveni, Mwai Kibaki, du Kenya, et Jakaya Kikwete de la Tanzanie, de se retirer de Goma, qu'ils contrôlent depuis le 20 novembre, dans les 48 heures. En vertu des décisions prises lors de ce sommet, les rebelles devaient se retirer à une vingtaine de kilomètres au nord de la ville, et Kinshasa devait prendre en compte « les revendications légitimes » des rebelles.

L'armée menace de contre-attaquer

Le chef de l'armée de terre congolaise, le général François Olenga, a déclaré lundi soir que l'armée allait « restaurer l'autorité de l'État » si les rebelles ne respectaient pas le délai fixé. « Toute la population congolaise est contre l'agression et ça, ça nous suffit, ça nous donne le moral de contre-attaquer », a-t-il déclaré.

Les forces armées congolaises ont concentré des troupes à Minova pour stopper une éventuelle avancée des rebelles au sud, vers Bukavu, la capitale du Sud-Kivu.

Aucun combat ne s'est déroulé depuis jeudi, mais les positions bien campées des deux parties font craindre une reprise des affrontements.

Washington participe à l'offensive diplomatique

Le département d'État américain a par ailleurs indiqué que l'émissaire des États-Unis pour l'Afrique et ses homologues français et britannique se rendraient dans plusieurs pays d'Afrique de l'Est pour tenter de dénouer la crise. Le secrétaire d'État adjoint, Johnnie Carson, est arrivé dans la région ce week-end, et a déjà rencontré le président ougandais, a précisé une porte-parole du département d'État.

L'Union africaine (UA) s'est de son côté dite prête à envisager le déploiement d'une « force internationale neutre » dans l'est de la RDC. Les pays de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) tentent depuis des mois de mettre en place cette force neutre qui peine à se matérialiser malgré les promesses répétées.

L'est de la RDC est le théâtre de conflits quasiment ininterrompus depuis une vingtaine d'années, avec l'ingérence des pays voisins, principalement le Rwanda et l'Ouganda, que l'ONU accuse de soutenir le M23, ce que démentent les deux pays.

Le M23 est composé d'anciens rebelles qui avaient intégré l'armée en 2009 avant de se mutiner en avril pour reprendre les combats contre elle dans la région du Kivu.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.