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La présidente de la SEC démissionne

La présidente de la SEC démissionne

La présidente de la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis, Mary Schapiro, a annoncé lundi qu'elle quitterait l'agence gouvernementale le mois prochain, après avoir aidé l'administration Obama à affronter la crise financière de 2008.

Le président Barack Obama a nommé Elisse Walter, une commissaire de la SEC, pour la remplacer.

Mme Schapiro quittera la commission des valeurs mobilières américaine 14 décembre. Elle avait été nommée à la tête de l'agence par le président Obama au coeur de la pire crise financière depuis la grande dépression des années 1930. Elle était arrivée en poste après que l'agence eut échoué à détecter la fraude pyramidale élaborée par Bernard Madoff.

Mme Schapiro a contribué au repositionnement de la SEC pendant une période particulièrement tumultueuse, après que l'organisme financier eut été accusé d'avoir failli à détecter des investissements risqués effectués par plusieurs institutions financières de Wall Street avant la crise. Elle a également été à la tête de l'agence lorsque cette dernière a lancé plusieurs poursuites au civil contre les plus grandes banques américaines.

Ses détracteurs lui reprochent toutefois de ne pas avoir été suffisamment agressive pour que soient traduits en justice certains des individus responsables des manquements de ces banques, qui pourraient avoir contribué à la crise financière. Des défenseurs des droits des consommateurs ont mis sa nomination en doute parce qu'elle avait dirigé l'organisme d'autoréglementation de l'industrie, la Financial Industry Regulatory Authority (FIRA).

Sous la direction de Mme Schapiro, la SEC a réussi à obtenir le plus important règlement de son histoire avec une institution financière. Goldman Sachs a ainsi accepté, en juillet 2010, de verser 550 millions de dollars américains pour mettre fin à des accusations de fraude au civil selon lesquelles elle avait trompé des investisseurs au sujet de titres adossés à des créances hypothécaires avant l'effondrement du marché immobilier en 2007. Des ententes similaires ont suivi avec Citigroup, JP Morgan Chase, et d'autres.

Le dossier Goldman Sachs en est venu à symboliser une remontrance persistante adressée à la direction de Mme Schapiro : aucun haut responsable n'a été directement ciblé dans cette affaire. L'amende dont la banque a écopé représentait environ deux semaines de profits pour l'institution. Et Goldman a pu régler l'affaire sans devoir admettre ou nier avoir mal agi, comme ont dû le faire d'autres grandes banques qui étaient sous le coup d'accusations semblables.

Parmi les principaux détracteurs de Mme Schapiro se trouvent le juge de district Jed Rakoff, qui s'est demandé comment la SEC pouvait permettre à une institution de régler un important dossier de fraude sans devoir admettre ou nier sa culpabilité. M. Rakoff a plus tard rejeté une entente de 285 millions de dollars américains avec Citigroup en raison de cet aspect de l'entente.

Des législateurs et experts estiment toutefois que Mme Schapiro a amélioré l'efficacité de la SEC et notent qu'elle s'est battue pour obtenir le financement supplémentaire nécessaire pour faire mettre en place de nouvelles règles élaborées après la crise. Elle s'est souvent heurtée à des législateurs républicains qui s'opposaient à la réforme de 2010 et voulaient réduire le budget de son agence.

« Lorsque Mary a accepté ce poste il y a près de quatre ans, elle était pleinement consciente des difficultés auxquelles faisait face la SEC et notre économie dans l'ensemble », a indiqué lundi le président Obama dans un communiqué. « Mais elle a accepté de relever le défi, et aujourd'hui, la SEC est plus forte et notre système financier est plus sécuritaire et plus capable de servir le peuple américain, grâce, en grande partie, au travail acharné de Mary. »

Associated Press

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