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Un Québécois de 300 livres sous le radar

Un Québécois de 300 livres sous le radar

(Toronto) Peu de joueurs québécois dans la Ligue canadienne de football sont aussi méconnus que Marc Parenteau.

Un texte d'Antoine Deshaies

Pourtant, le joueur de ligne offensive des Argonauts de Toronto participera à un quatrième match de la Coupe Grey à ses six dernières campagnes.

« Je suis peu connu du milieu du football au Québec. Je suis né à Sherbrooke, mais j'ai vécu en Floride où ma famille est déménagée en raison du travail de mon père. »

Même son véritable prénom, Marc-André, est largement méconnu du grand public.

« Aujourd'hui, ma mère est pratiquement la seule personne qui utilise encore le André. »

À l'université, Parenteau a porté les couleurs des Eagles de Boston College. Durant son séjour dans la ville des Bruins, il a participé à quatre matchs de championnat, communément appelés des Bowls par les Américains.

« J'en ai remporté trois sur quatre. Mon équipe a notamment gagné le Music City Bowl à Nashville et le Motor City Bowl à Détroit. »

Ses succès en matchs de championnat au football universitaire ne l'ont toutefois pas suivi à son retour au nord de la frontière.

Avec les Roughriders de la Saskatchewan, Parenteau a gagné la Coupe Grey en 2007 en battant les Blue Bombers de Winnipeg, à Toronto justement.

Puis, il a subi deux défaites contre les Alouettes en 2009 et 2010, bien qu'il ait inscrit un touché en 2010, exploit rarissime pour un joueur de ligne offensive.

« C'est l'un de mes meilleurs souvenirs de football, mais loin derrière celui de notre conquête de la Coupe Grey en 2007. On avait une équipe très unie, à l'image de celle des Argos cette année. Il n'y avait pas de petits groupes dans l'équipe. »

Ne reculer devant personne

Affronter Anwar Stewart et les géants de la ligne défensive des Stampeders a de quoi donner des sueurs froides au commun des mortels. Parenteau a vu bien pire.

Dans les rangs collégiaux, Parenteau s'est frotté à des vedettes en devenir de la NFL. Il a notamment tenu tête à Dwight Freeney, le joueur étoile des Colts d'Indianapolis.

Plus encore, il lui a même balancé un coup de poing sur son casque, un jeu décrié par les commentateurs d'un grand réseau de télévision américain.

« Il m'avait poussé après un jeu en début de partie, explique Parenteau. Je voulais lui montrer que je ne reculerais pas devant lui. Peu importe qui j'affronte, je veux que l'adversaire se souvienne de moi. »

« Je savais qu'il allait être un des premiers joueurs choisis au repêchage. J'étais vraiment motivé à l'affronter et je m'étais très bien débrouillé. Freeney a conclu le match avec un seul plaqué et aucun sac du quart. »

Si sa rugosité fait sa marque sur le terrain, il est un coéquipier apprécié dans le vestiaire. La seule évocation de son nom fait sourire Étienne Boulay.

« C'est vraiment un bon gars et j'adore quand il parle français, confie Boulay. Il utilise tellement d'anglicismes que ça déforme parfois les phrases et ça me fait rire. C'est un gars que j'aime beaucoup. »

Deuxième bague, deuxième bébé, deuxième carrière

Que signifierait une victoire dimanche pour Parenteau ?

« Que j'aurais une deuxième bague de Coupe Grey tout simplement », répond le joueur, pince sans rire.

« On est vraiment contents de pouvoir compter sur nos partisans. Mais que le match soit joué à Montréal, Calgary ou même au Mexique ne change vraiment rien pour moi. Tout ce qui m'intéresse, c'est ce qui se passe à l'intérieur des lignes blanches. »

Ça, c'est sur le plan sportif.

En dehors de la bulle sportive, c'est différent. Parenteau et sa conjointe, déjà parents d'un garçon de 20 mois, attendent un deuxième enfant au cours des prochaines semaines.

« Ma copine est extraordinaire, explique le Sherbrookois d'origine. Elle me permet de me concentrer entièrement sur le football cette semaine puisque l'équipe demeure à l'hôtel. »

Et pour ce qui est de la vie après le football, le joueur de 31 ans a quelques idées en tête. Il ne détesterait pas troquer le casque pour un micro, question d'analyser le boulot des joueurs de ligne offensive, un travail méconnu selon lui.

« Des fois j'entends des horreurs à la télévision. J'aimerais bien avoir un micro pour démystifier ce travail si important pour une équipe de football. »

Mais avant d'abreuver le public de ses connaissances, Parenteau veut d'abord boire dans la grande coupe centenaire au moins une autre fois.

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