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Le SCRC plaide pour un financement accru de Radio-Canada

Le SCRC plaide pour un financement accru de Radio-Canada

L'un des syndicats d'employés de Radio-Canada/CBC demande au Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) de « s'attaquer au problème de financement public » de la société d'État.

Le Syndicat des communications de Radio-Canada (SCRC), qui représente 1800 salariés, dont des journalistes et recherchistes, a livré ce plaidoyer devant le CRTC au troisième jour de ses audiences consacrées au renouvellement des licences du diffuseur public.

L'enjeu du financement, un sujet hautement politique, ne fait pas partie de ce que le CRTC doit évaluer au cours des deux semaines d'audiences, sauf indirectement, puisque l'accomplissement du mandat de la société d'État dépend des ressources dont elle dispose.

Accompagné de l'animateur à la retraite Pierre Maisonneuve, le président du SCRC, Alex Levasseur, a cependant fait valoir que la question des compressions budgétaires était revenue « sur la table » à plusieurs reprises depuis lundi.

« Peu importe les questions soulevées par les commissaires quant à ses responsabilités, la direction de Radio-Canada répond systématiquement que des choix difficiles ont dû être faits en raison des nombreuses coupes dans le financement de Radio-Canada », a-t-il argué.

Pour accomplir son mandat, a plaidé M. Levasseur, Radio-Canada/CBC devrait pouvoir compter sur un budget accru et annoncé plusieurs années à l'avance. Il suggère qu'une commission indépendante veille à ce que le diffuseur public reçoive les fonds publics appropriés.

La Fédération nationale des communications (FNC), un bureau de la CSN, à laquelle est affilié le SCRC, a également dénoncé les compressions imposées par le gouvernement. La société d'État est « contrainte de faire des choix de programmation qui vont à l'encontre de son mandat de diffuseur public », a déploré le président de la FNC, Pierre Roger.

Le dernier budget fédéral prévoit des compressions à CBC/Radio-Canada de 115 millions de dollars sur trois ans, auxquelles se sont ajoutées, en octobre dernier, des coupes budgétaires de 28,4 millions de dollars. Au total, 650 emplois pourraient être supprimés. Le diffuseur public est en outre privé de 47 millions qui lui étaient accordés par le Fonds pour l'amélioration de la programmation locale, aboli récemment par le CRTC.

La piste des redevances

M. Roger a soutenu que le CRTC pourrait imposer des redevances aux entreprises de distribution qui transmettent le signal des chaînes de Radio-Canada/CBC, comme il l'avait fait en 2010 pour les télédiffuseurs privés. Le CRTC avait alors indiqué que la question des redevances de la société d'État serait abordée lors du renouvellement de ces licences, ce que n'a pas manqué de rappeler M. Roger.

Une redevance mensuelle de 1 $ par foyer canadien permettrait d'apporter 150 millions de dollars à la société, a-t-il dit à titre d'exemple.

Le journaliste Pierre Maisonneuve a pour sa part déploré que Radio-Canada fasse l'objet d'attaques sous prétexte qu'elle reçoit un milliard de dollars par année. « Aucune organisation dans le secteur des communications n'a un mandat aussi vaste « , a-t-il plaidé. « Et chaque fois qu'on coupe dans son financement, ça entraîne des conséquences. »

Plusieurs intervenants qui comparaissaient dans la journée ont eux aussi dénoncé les compressions imposées à la société d'État. C'est le cas de l'Union des artistes, de la Société des auteurs de radio, télévision et cinéma, de l'Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec, de l'Alliance québécoise des techniciens de l'image et du son ainsi que de l'Association des producteurs de films et de télévision du Québec.

Plus tôt cette semaine, la direction de Radio-Canada a notamment demandé au CRTC de tenir compte du paysage technologique et évoqué le délicat équilibre de sa programmation.

Jeudi, le CRTC entendra notamment la Fédération professionnelle des journalistes du Québec, l'entreprise Shaw et l'Association canadienne des radiodiffuseurs.

Les audiences devant le CRTC dureront deux semaines. Quelque 80 intervenants doivent y présenter leur point de vue.

La dernière fois que le diffuseur public s'était livré à l'exercice remonte à 1999.

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