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La photo du journaliste de la BBC portant son fils mort à Gaza a fait le tour du web, pourquoi? (INFOGRAPHIE)

Pourquoi cette photo a fait le tour du web?
AP

GAZA - C'est une photo poignante. L'image terrible d'un père, désespéré, qui pleure son fils de 11 mois. Vous l'avez peut-être vue dans un journal ou sur Internet. Cette photo prise mercredi 14 novembre par un journaliste de l'agence de presse AP a fait en quelques jours le tour du web.

JIHAD MISHARAWI, photographe et journaliste reporter d'images pour la BBC

Ce mercredi 14 novembre, une bombe touche la maison de Jihad Misharawi située dans une banlieue résidentielle de Gaza. Son fils de 11 mois, Omar, meurt en même temps que la belle-sœur du journaliste. Son frère et son autre fils seront très gravement blessés. La photo a été prise alors que Jihad Misharawi sortait de l'hôpital, le corps de son plus jeune fils dans les bras.

Jihad Misharawi est photographe et journaliste reporter d'images pour la BBC. Impossible de ne pas penser que le relais médiatique dont cette photo a bénéficié n'ait pas été accéléré par une certaine "solidarité journalistique". Et pour cause, le lendemain, jeudi 15 novembre, deux journalistes britanniques vont mettre un coup de projecteur sur cette histoire alors que le Washington Post décide de mettre la photo AP en Une de son édition du 15 novembre.

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La guerre des images commence

Paul Danahar, le chef du bureau du Moyen-Orient et Jon Williams, un journaliste du service international de la BBC dépêché sur place sont très touchés par le drame de leur collègue. Le premier va rendre visite à Jihad Misharawi et tweete plusieurs photos de la maison détruite ainsi qu'une photo du petit garçon avant sa mort. Sur Twitter, il se révolte :

"La question que l'on doit se poser ici est: si Israël peut tuer un homme se déplaçant en moto (comme il l'a fait le mois dernier), comment le fils de Jihad a-t-il pu être tué?".

Jon Williams, un peu plus tard le même jour, remercie sur Twitter tout le monde pour les condoléances envoyées à Jihad Misharawi. Il poste à nouveau une photo terrible.

"Merci pour toutes vos condoléances pour Jihad après la mort de son fils de 11 mois. L'équipe de la BBC à Gaza le soutient lui et sa famille".

Les articles sur le sujet se multiplient. Une vidéo dans laquelle Jihad Misharawi est interviewé est d'ailleurs l'article le plus lu sur le site de la BBC. Le 15 novembre, Benjamin Netanyahu, le premier ministre israélien poste sur Twitter la photo d'une petite fille couverte de sang.

"J'ai vu aujourd'hui la photo d'un enfant israélien qui saignait. Le Hamas vise délibérément nos enfants."

Une réponse plus ou moins évidente à l'émoi provoqué par la photo du corps d'Omar. Vendredi 16 novembre, une nouvelle photo fait son petit effet : celle du Premier ministre égyptien et d'un officiel du Hamas penchés se recueillent sur le corps d'un jeune palestinien. Dernier épisode en date de cette guerre d'images.

Le Washington Post qui avait mis en Une la photo Jihad Misharawi de conclure, un peu débordé par l'ampleur des réactions, que le conflit israélo-palestinien "s'étend même aux conversations autour des photos d'enfants tués dans sa course longue et sanglante". Tout est politique dans ce conflit, rien ne doit être laissé au hasard.

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