Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Au tour du surveillant de chantier François Thériault

Un surveillant de chantier témoigne
SRC

COUVERTURE EN DIRECT - Le surveillant de chantier de la Ville de Montréal, François Thériault, dément avoir touché des pots-de-vin de la part d'entrepreneurs en construction, comme l'a soutenu Lino Zambito lors de son témoignage devant la commission Charbonneau.

Le 1er octobre dernier, l'ex-propriétaire d'Infrabec avait déclaré sous serment que François Thériault touchait un pot-de-vin équivalant à 15 % des faux extras que sa compagnie empochait.

Le surveillant de chantier reconnaît au plus avoir participé au tournoi de golf d'Infrabec en septembre 2007. Il ne croit pas être allé au repas de Noël qu'Infrabec a organisé en décembre 2007 au San Lorenzo, comme cela a été allégué par Lino Zambito.

Il a aussi reconnu qu'il avait fait un voyage de golf en 2002 en République dominicaine avec ses collègues Luc Leclerc et Gilles Surprenant, ainsi que l'entrepreneur Tony Conte de Conex Construction.

François Thériault avait déjà fait un autre voyage de golf avec Luc Leclerc, Gilles Surprenant et Yves Themens en 1999 ou en 2000.

Malgré ces voyages de golf, François Thériault soutient que Luc Leclerc n'était pas un ami.

Il affirme par ailleurs n'avoir jamais rien constaté d'anormal dans le travail de Luc Leclerc, même si 70 % des chantiers qu'il a surveillés entre 1999 et 2011 étaient sous sa responsabilité.

Un collègue de François Thériault, Michel Paquette, avait témoigné avant lui. Le témoignage de M. Thériault a été relativement bref et n'a donné lieu à un contre-interrogatoire.

M. Thériault devait à l'origine succéder à M. Paquette à la barre, mais la commission s'est vue obligée de changer l'ordre des témoins « pour des raisons qui échappent à notre contrôle ».

La commission a ainsi entendu ce matin Martin Carrier, un homme d'affaires de Québec, qui a été harcelé par la mafia.

Tout comme son autre collègue surveillant de chantier, Michel Paquette, François Thériault reconnaît qu'il n'avait pas le choix de faire confiance à des entrepreneurs à l'occasion pour des quantités utilisées au chantier, puisqu'il devait en surveiller plusieurs à la fois.

M. Thériault affirme qu'il aimait travailler avec M. Leclerc parce qu'il savait déléguer.

« Il ne voulait pas se faire appeler pour de petits problèmes. Moins on l'appelait, mieux c'est (sic) ».

Par exemple, il n'avait pas besoin de passer par lui pour un déplacement de puisard, ce qui donne lieu à des coûts entre 1000 $ ou 2000 $.

CAPTATION EN DIRECT :

Les allégations de Zambito

Lors de son témoignage devant la commission, le 1er octobre, Lino Zambito a dit que Michel Paquette et François Thériault collaboraient dans le stratagème des extras bidons réclamés par des entrepreneurs en construction.

Michel Paquette, a-t-il dit, « faisait ce qu'il avait à faire pour que les extras, quand il y avait des extras bidons, ça fonctionne ». Il a estimé avoir fait deux projets avec lui, mais n'en a finalisé aucun puisque sa compagnie a fait faillite.

François Thériault « fonctionnait dans le stratagème » lui aussi, a-t-il ajouté. « À son niveau, il était capable, sur le chantier, d'autoriser certains extras, parce que c'est lui qui gardait le journal quotidien des opérations ».

« C'était facile de s'organiser avec lui [F. Thériault] pour, oui c'est payable, non ce n'est pas payable. Puis, quand tu t'organisais avec lui, bien, c'était autorisé, et [...] la documentation était envoyée à l'ingénieur comme de quoi c'était payable. » - Lino Zambito Zambito a dit que François Thériault touchait un pot-de-vin équivalant à 15 % des faux extras touchés par l'entrepreneur.

Luc Leclerc a pour sa part affirmé qu'il bénéficiait d'une bonne « complicité » avec François Thériault et Michel Paquette.

Un texte de François Messier et Bernard Leduc

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.