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Mobilisation sans précédent contre l'austérité budgétaire en Europe

Mobilisation sans précédent contre l'austérité budgétaire en Europe

Des dizaines de milliers d'Européens sont descendus dans les rues des grandes villes d'Europe mercredi pour protester contre les mesures d'austérité économique des gouvernements et le chômage qui atteint des niveaux records en Europe.

L'appel à la grève générale et aux manifestations, lancé par les grands mouvements syndicaux et les partis d'opposition, a été entendu dans plusieurs pays, notamment la France, l'Espagne, le Portugal, la Belgique, l'Allemagne, la Grèce ainsi que l'Italie et la Pologne.

L'Espagne et le Portugal à l'origine du mouvement

C'est en Espagne et au Portugal que le coup d'envoi de cette journée de manifestations européenne a été donné avec des appels à la grève générale de 24 heures qui ont notamment paralysé les transports en commun, des usines et de nombreux services publics. Un grand nombre de commerces ont aussi fermé leurs portes pour la journée.

Des affrontements ont éclaté dans plusieurs villes d'Europe, notamment en Espagne et en Italie.

« À semer l'austérité, on récolte la récession, l'augmentation de la pauvreté et l'angoisse sociale », a déclaré mercredi Bernadette Ségol, secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats (CES), qui a lancé l'appel à la mobilisation.

L'Europe dans la tourmente

Mis à l'épreuve par la récession économique qui s'abat sur l'Europe depuis des mois, les citoyens de plusieurs pays de la zone euro s'élèvent contre les hausses de taxes importantes, les réformes du marché du travail, les compressions en éducation, en santé et en culture ainsi que dans la recherche scientifique. Des mesures radicales adoptées par plusieurs gouvernements européens qui tentent désespérément de redresser la situation économique en tentant de préserver des programmes sociaux dont les coûts sont en constante augmentation.

Plusieurs pays dont le Portugal et la Grèce ont recours à l'aide internationale pour y parvenir.

En Espagne, où le taux de chômage atteint 25 %, les piquets de grève et les drapeaux rouges des deux grands syndicats espagnols, UGT et CCOO, ont envahi les rues de la capitale, Madrid, et de la majorité des grandes villes du pays.

Plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées et blessées lors de heurts avec la police, notamment à Madrid, où les forces de l'ordre ont dispersé les manifestants à la matraque.

Il s'agit de la deuxième grève générale en Espagne depuis l'arrivée au pouvoir du conservateur Mariano Rajoy, l'année dernière. Son gouvernement prévoit réaliser 150 milliards de dollars d'économies d'ici 2014 pour équilibrer les finances nationales en adoptant un train de mesures économique d'une austérité rarement vue dans le pays.

Au Portugal, où le pays traverse la pire récession depuis les années 1970, des milliers de travailleurs ont aussi répondu à l'appel de la grève générale. À Lisbonne et dans plusieurs grandes villes du pays, les transports en commun sont paralysés ou tournent au ralenti, tandis que plus de 600 vols ont dû être annulés dans les aéroports du pays.

« Cette première grève ibérique est un signal fort de mécontentement et un avertissement aux autorités européennes », a déclaré Armenio Carlos, secrétaire général de la CGTP, le principal syndicat portugais.

Le ton n'est pas meilleur en Italie, où le premier syndicat du pays a appelé à des débrayages de plusieurs heures. Plusieurs personnes, dont des policiers, ont été blessées lors d'affrontements à Rome, à Turin et à Milan.

En Grèce, les syndicats du public et du privé ont demandé trois heures d'arrêt de travail en solidarité au mouvement en Espagne et au Portugal. La police d'Athènes s'attend à ce que 10 000 personnes participent à la manifestation.

En France, plus de 130 manifestations et rassemblements sont prévus. Des manifestations se déroulent également dans certains pays de l'Est et des actions symboliques sont notamment prévues en Allemagne, en Autriche et aux Pays-Bas.

En attendant la reprise

Les politiques d'austérité qui s'intensifient dans plusieurs pays d'Europe pour tenter d'assainir les finances publiques et lutter contre des déficits budgétaires hors de contrôle ne devraient pas porter leurs fruits avant un moment, préviennent les experts.

En effet, selon les prévisions de la Commission européenne, la croissance économique sera presque nulle (+0,1 %) dans la zone euro en 2013.

Ce qui fait dire aux experts du Fonds monétaire international que les politiques d'austérité risquent de devenir « politiquement et socialement intenables » au cours des prochaines années, sinon des prochains mois.

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