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Des contaminants toxiques dans la neige près des sables bitumineux

La neige autour est polluée
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Des chercheurs d'Environnement Canada présenteront cette semaine une étude qui révèle la présence de contaminants dans de la neige, trouvée près des mines de sables bitumineux.

Cette étude qui sera dévoilée au sommet de la Société de la toxicologie environnementale et de la chimie à Long Beach, en Californie, fait suite à une autre présentée l'année dernière à Boston.

Dans les deux cas, les chercheurs semblent confirmer les conclusions avancées depuis quatre ans par leurs homologues de l'Université de l'Alberta.

Les conclusions de David Schindler

Des études de l'équipe de l'environnementaliste David Schindler avaient eu l'effet d'une bombe. En 2009, le groupe affirmait que des polluants toxiques produits par l'exploitation des sables bitumineux avaient été retrouvés dans les environs de la rivière Athabasca. En 2010, M. Schindler avait même présenté un poisson d'eau douce, appelé tête de boule, qui avait développé une tumeur.

Des polluants dans la neige

La nouvelle étude d'Environnement Canada fait état de la présence de polluants dans la neige et de la possibilité qu'ils contaminent les larves de poissons lorsque la neige fond. Dans un résumé communiqué à Radio-Canada, les chercheurs disent avoir exposé des oeufs de tête de boule à une variété de sédiments en laboratoire, pour déterminer leur état de santé, au terme de 21 jours.

« En 2011 et 2012, nous avons trouvé deux à trois sites proches des mines de sables bitumineux et des raffineries où des échantillons de neige s'étaient avérés toxiques pour les larves de poissons en laboratoire. La neige prélevée des sites proches de Fort McMurray, 270 kilomètres en amont et 50 kilomètres en aval n'avait pas affecté les larves. Ceci pourrait suggérer que la neige diluée dans l'eau de la rivière Athabasca n'affecterait pas les poissons à cause des niveaux faibles de contaminants », écrivent les scientifiques.

Réaction du gouvernement albertain

Erin Carrier, porte-parole du gouvernement de l'Alberta dit que les polluants sont inévitables à cause du bitume qui se retrouve dans la région. « Nous reconnaissons qu'il y a du bitume naturel dans le secteur et que nous devons surveiller l'exploitation des sables bitumineux », souligne Mme Carrier.

Elle ajoute que les recherches sont prises au sérieux et que les gouvernements albertain et canadien ont annoncé le développement d'un système de surveillance conjoint.

Les environnementalistes reviennent à la charge

Chelsea Flook du Sierra Club croit que malgré la présence de système de surveillance, le gouvernement devrait cesser d'autoriser de nouveaux projets d'exploitation de sables bitumineux. Selon elle, l'étude d'Environnement Canada est la preuve qu'il faut approfondir la recherche sur les risques de contamination.

D'autres études de l'agence seront présentées en Californie dont l'une qui montre que des lacs situés près des exploitations de sables bitumineux ont vu leur taux d'hydrocarbure augmenter jusqu'a plus de 23 fois, depuis une cinquantaine d'années.

Ne manquez pas le reportage de Raphaël Bouvier-Auclair au Téléjournal Alberta, mardi à 18 h.

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