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Le Zimbabwe accusé de voler les revenus tirés des diamants

Le Zimbabwe accusé de voler les revenus tirés des diamants

Des diamants d'une valeur d'au moins 2 milliards de dollars américains ont été volés dans l'est du Zimbabwe et ont enrichi des membres du cercle rapproché du président Robert Mugabe, dénonce une organisation canadienne qui fait campagne contre les « diamants de la guerre ».

Les champs de diamants de Marange, dans l'est du Zimbabwe, « ont connu le plus grand pillage de diamants depuis Cecil Rhodes », le magnat colonial qui a exploité les diamants d'Afrique du Sud il y a un siècle, dénonce l'organisation Partenariat Afrique Canada (PAC), membre du processus de Kimberley, un système de certification qui tente de réglementer le commerce de diamants dans le monde.

Les champs de Marange, considérés comme l'un des plus gros dépôts de diamants du monde, sont exploités depuis 2006, et les revenus du secteur auraient dû permettre de relancer l'économie zimbabwéenne, affligée par des années d'effondrement et de crises politiques, souligne PAC. Mais les revenus tirés de l'exploitation des diamants ne sont jamais arrivés dans les coffres de l'État. Des preuves montrent plutôt que des millions de dollars sont allés dans les poches des amis du président Mugabe.

Le rapport, publié lundi pour coïncider avec la conférence du gouvernement zimbabwéen sur le commerce des diamants à Victoria Falls, jette une ombre sur la tentative du régime Mugabe d'obtenir une bonne réputation internationale pour son commerce de diamants.

Des responsables du gouvernement présents à la conférence ont nié les allégations du rapport, les qualifiant de « totalement fausses ».

À l'ouverture de la conférence, le président Mugabe a déclaré que son gouvernement était engagé à respecter « les lois internationales sur l'extraction, l'entreposage et le commerce de diamants ».

Il a promis que le Zimbabwe adopterait bientôt de nouvelles lois pour assurer une meilleure transparence et une plus grande responsabilité dans le commerce de diamants.

Le rapport condamne le contrôle par le gouvernement Mugabe des champs de diamants de Marange, qui ont fait du Zimbabwe un important acteur du commerce international de diamants.

« Le potentiel de Marange a été assombri par les violences, la contrebande, la corruption et, plus que tout, par une occasion ratée », écrit PAC dans son rapport.

« L'étendue de l'illégalité est époustouflante » et elle menace « de compromettre la majorité du marché des diamants dans le monde », poursuit le rapport.

PAC souligne que son estimation de pertes de 2 milliards de dollars américains pour le trésor public zimbabwéen est une « estimation conservatrice ».

Le ministre des Finances, Tendai Titi, a déclaré que dans son budget 2012, il s'était fait promettre 600 millions de dollars américains en revenus provenant des diamants afin de financer des services publics comme la santé et l'éducation. Mais il a affirmé à PAC n'avoir reçu que le quart de l'argent promis.

Le ministre des Mines Obert Mpofu, un fidèle de Robert Mugabe, a quant à lui déclaré que les sanctions économiques imposées par les pays occidentaux avaient empêché le gouvernement d'obtenir de bons prix pour les diamants du Zimbabwe sur le marché international. Mais il a refusé de fournir à l'organisation des chiffres exacts sur les revenus tirés de la vente de diamants.

M. Mpofu, ministre des Mines depuis 2009, a amassé une fortune personnelle dont la source reste inexpliquée, et il est lié « à un petit groupe restreint d'élites politiques et militaires qui sont responsables de champs de Marange depuis le tout début », accuse le rapport de PAC.

Associated Press

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