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Martine Doucet et «éLoges s'expose»: les actrices québécoises dévoilent une partie de leur intimité en photos (ENTREVUE/PHOTOS)

«éLoges s'expose»: les actrices québécoises mises à nues
Courtoisie

En 2007, la photographe Martine Doucet a obtenu un accès privilégié aux loges de quelques-unes des plus grandes actrices québécoises, afin de publier le livre éLoges, une étude photographique vendue à plus de 4000 exemplaires. Lorsque la Place-des-Arts lui a proposé d’exposer son travail à l’Espace George-Émile-Lapalme, elle a non seulement accepté l’offre avec enthousiasme, mais elle a également eu envie d’ajouter une série de photos sur les coulisses des Belles-Sœurs.

Connue du grand public grâce à son émission Portrait de familles, où elle photographiait les familles de plusieurs personnalités connues, Martine Doucet a par la suite eu envie d’observer les étapes de transformation des actrices: maquillage, coiffure, costumes, concentration, répétition, trac, rituels et superstitions. «Comme j’ai toujours trouvé leur processus artistique très mystérieux, je voulais étudier les étapes qui les mènent à se plonger dans leurs personnages et à changer de personnalité. J’ai été très touchée de sentir la grande humilité des actrices qui se mettent au service d’un personnage et qui délaissent leur propre image. C’est très surprenant de les voir dans un tel état de vulnérabilité.»

Ayant accès à l’intimité de plusieurs actrices telles que Guylaine Tremblay, Andrée Lachapelle, Céline Bonnier, Sophie Cadieux, Marie-Chantal Perron, Josée Deschênes, Macha Limonchik et Fanny Mallette, la photographe a aussi fait appel à certaines chanteuses, avant de se raviser: «J’ai vite réalisé que les chanteuses n’étaient pas à l’aise de se faire prendre en photo sans maquillage, puisqu’elles montent sur scène en restant elles-mêmes. Chez les comédiennes, se transformer et s’enlaidir fait partie du métier. En tant que femme, j’ai été émue de voir qu’elles sont capables de se détacher de leur allure, alors que le regard des autres est très présent dans leur métier.»

Bien qu’elles soient capables de détachement quant à à leur apparence, certaines actrices vivent tout de même avec l’angoisse de la performance. «J’ai vu Andrée Lachappelle avoir le trac et s’isoler pour répéter, même après tant d’années de métier. J’ai trouvé ça fabuleux de photographier ce genre de moments.»

Profitant de la réunion de 50 comédiennes dans la pièce Tout comme elles afin de réaliser une grande partie de ses clichés, Martine Doucet a sauté sur l’occasion de poursuivre son projet en apprenant que 15 femmes allaient jouer dans la version musicale des Belles-Sœurs. «Puisque certaines photos dataient de 2004, c’était important pour moi de présenter quelque chose d’inédit à l’exposition. Avec les actrices des Belles-Sœurs, j’ai été témoin d’une grande camaraderie. Une des photos montre Marie-Thérèse Fortin qui maquille Janine Sutto avant d’entrer en scène. J’ai aussi assisté à l’une des premières représentations où Sonia Vachon remplace Guylaine Tremblay. Il y a avait beaucoup de fébrilité dans l’air.»

En plus de présenter sa première exposition solo, Martine Doucet tient toujours sa chronique Derrière l’image, à l’émission La tête ailleurs de la Première Chaîne, où elle raconte la petite histoire derrière de grandes photos.

Espace George-Émile-Lapalme de la Place-des-Arts

3 novembre au 2 décembre 2012

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