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Université de Sherbrooke: les coûts associés au campus de Longueuil toujours contestés

Université de Sherbrooke: le campus de Longueuil pas rentable pour l'instant
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Les universités se plaignent d'être sous-financées, mais au cours des dernières années, elles ont construit des pavillons d'envergure. Ces investissements soulèvent plusieurs questions.

C'est notamment le cas avec le pavillon de l'Université de Sherbrooke à Longueuil. Construit au coût de 125 millions de dollars, plusieurs de ses locaux sont toujours vides, trois ans après son inauguration.

« C'est encore une fois des dépenses éhontées de financement universitaire dans une période où on dit aux étudiants de se serrer la ceinture, même chose pour les contribuables », affirme Martine Desjardins, présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ).

Mais la vice-rectrice de l'Université de Sherbrooke à Longueuil, Lyne Bouchard, n'est pas d'accord.

« La bonne décision c'était de construire l'édifice, la mauvaise décision aurait été de ne pas investir dans le béton. »

La moitié de l'espace commercial au rez-de-chaussée reste inoccupé. Il y aussi des espaces vacants aux 10e, 12e et 14e étages de l'édifice de 16 étages.

« J'estimerais qu'il y a 5 % ou 6 % des locaux sur seize étages qui sont vides, une partie de ça provient du fait que des locaux n'ont pas été loués par l'externe », ajoute Mme Bouchard.

En ce qui concerne les salles de classe, elles seraient pleines le soir, mais le jour, le taux d'occupation est faible.

« 25 % le jour, précise la vice-rectrice, et 100 % le soir. »

Selon Manuel Crespo, professeur à la retraite de l'Université de Montréal et chercheur associé au Centre interuniversitaire de recherche CIRANO, il y a un problème au Québec car aucun organisme ne supervise l'ensemble du développement des universités.

« On a plus de questions que de réponses, c'est pour ça qu'on a demandé un moratoire sur la construction des campus hors du campus principal », dit-il.

Le nouveau pavillon de l'Université de Sherbrooke serait rentable dès l'an prochain. Mais Martine Desjardins de la FEUQ n'en démord pas.

« Quand je vois des recteurs qui sont pratiquement en train de se vanter d'être des promoteurs immobiliers. Franchement, ils devraient laisser ça aux professionnels. Pour vrai, on devrait descendre dans les rues et crier avec nos casseroles encore », dit-elle.

Le dossier des nouveaux campus est loin de faire l'unanimité. Par exemple, le projet de l'Université du Québec à Trois-Rivières de construire un pavillon à Drummondville piétine malgré une mobilisation importante des citoyens. Reste à voir quelle suite le ministre de l'Enseignement supérieur voudra donner au projet.

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