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Prolongement de la route 167: Québec pourrait demander à Stornoway de payer plus

Route 167: Québec pourrait demander à Stornoway de payer plus
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MONTRÉAL - Le gouvernement péquiste envisage de demander à la compagnie minière Stornoway (TSX:SWY) de payer une partie des dépassements de coûts du prolongement de la route 167, qui doit se rendre jusqu'à la future mine de diamants Renard.

Au cours d'un entretien téléphonique, mardi, Mélanie Malenfant, attachée de presse du ministre des Finances, Nicolas Marceau, a rappelé que les coûts du projet ont explosé, allant jusqu'à les qualifier d'«exorbitants».

En à peine un an, la facture est passée de 332 à environ 470 millions $. De cette somme, Stornoway s'est engagée à payer 44 millions $. En vertu d'une entente signée en août 2011 avec le précédent gouvernement libéral, Québec doit assumer seul les dépassements de coûts.

Invoquant la défense des «intérêts des contribuables québécois», le gouvernement veut maintenant «revoir les paramètres de cette entente-là», a indiqué Mme Malenfant. Quand on lui a demandé s'il fallait s'attendre à une hausse de la contribution de Stornoway, elle a répondu: «tout est sur la table».

Du même souffle, la porte-parole du ministre a toutefois assuré que le gouvernement «ne veut pas mettre en péril la réalisation du projet».

Pour ce qui est de la durée des négociations entre le gouvernement et Stornoway, «on ne souhaite pas nécessairement prendre trop de temps, mais on veut prendre le temps de faire les choses correctement», a précisé Mélanie Malenfant.

Jusqu'ici, 109 des 243 kilomètres du prolongement ont été complétés. La route doit se rendre jusqu'aux monts Otish, au nord de Chibougamau.

Dans un communiqué publié lundi, Stornoway a indiqué que l'ouverture de la route prolongée serait retardée en raison de la décision de Québec de suspendre l'octroi des contrats de génie civil pour la portion nord de la route, dans le cadre de l'examen des coûts du projet.

Les travaux devaient initialement prendre fin en juillet prochain. Tant que le prolongement de la route ne sera pas terminé, la construction de la mine ne pourra pas débuter.

Dans le cadre de ses pourparlers avec Québec, Stornoway tente de trouver une façon de «réduire le retard». On pourrait par exemple «modifier l'étendue» de la portion nord du prolongement de la route, a indiqué l'entreprise dans le communiqué.

Il a été impossible mardi de parler à un porte-parole de Stornoway.

Il y a un an, alors qu'il était dans l'opposition, le Parti québécois avait durement critiqué la décision des libéraux de financer à même des fonds publics le prolongement de la route 167. Le PQ s'était inspiré d'une célèbre sortie de l'ancien premier ministre Jacques Parizeau dans laquelle celui-ci avait parlé du Plan Nord comme d'un «bar ouvert» pour les minières.

Dans une note publiée mardi, l'analyste Éric Lemieux, de Valeurs mobilières Banque Laurentienne, n'a pas mâché ses mots pour commenter la décision de Québec de passer en revue le projet.

«La ligne de conduite du ministère des Finances est plutôt négative puisqu'elle retarde un projet qui était en cours d'approbation, a-t-il écrit. (...) Nous croyons que le retard du prolongement de la route 167 n'aura pas d'impact sur nos prévisions financières, mais notons qu'il est de nature à donner une perception négative au développement minier au Québec.»

Rappelons que plus tôt ce mois-ci, le ministère des Ressources naturelles a octroyé à Stornoway un bail de 20 ans pour le projet Renard.

Le bras financier du gouvernement, Investissement Québec, détient environ 35 pour cent du capital-actions de Stornoway.

L'action de Stornoway a clôturé à 61 cents mardi, en hausse de 1,7 pour cent, à la Bourse de Toronto.

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