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Heart Child : un documentaire sur l'autisme, le skate et leur part de liberté (PHOTOS)

L'autisme, le skate et leur part de liberté
Courtoisie PHI

MONTRÉAL - Le touchant film documentaire Heart Child, qui raconte l'histoire de l'Américaine Crys Worley, 29 ans, luttant de toutes ses forces pour offrir une meilleure vie à son fils Sasha, 9 ans, touché par l'autisme, sera présenté en avant-première mondiale jeudi soir, au centre PHI de Montréal. Pour apaiser la maladie de son garçon, Crys Worley plonge corps et âme avec lui dans l'univers du skateboarding (ou planche à roulettes) et la thérapie par le sport.

D'après le Center for disease control, institut situé aux États-Unis, l'autisme toucherait un enfant sur 88 chez notre voisin du Sud, contrairement à un sur 150 il y a moins de dix ans. En gros, l'autisme provoque une anxiété telle que les enfants atteints éprouvent énormément de difficulté à sortir de leur zone de confort. À tout moment, et à des degrés très variables, la personne autistique peut vivre une forte crise de panique et des excès de violence physique. Cela à pour conséquence d'affecter grandement la confiance en soi, le développement identitaire ou encore les simples rapports humains et sociaux.

Réalisé par le New-Yorkais Ben Duffy, nous plongeons dans la vie rocambolesque de Crys, qui vit en Alabama avec ses deux fils, dont l'un est autiste. Durant les 100 minutes du film, nous découvrons que cette activité est extrêmement bénéfique pour Sasha, qui pratique notamment le skate dans la cour de la maison (une petite installation de bois est installée), mais aussi dans un environnement spécifiquement conçu à cet effet par la Fondation A.Skate. Ayant réalisé que le sport de glisse a un impact positif direct sur les jeunes autistes, mais aussi sur leurs parents, Crys explique qu'elle a créé cet organisme à but non lucratif pour encourager et soutenir les enfants qui souffrent de cette pernicieuse maladie.

« Je suis tellement impliquée dans la vie de Sasha que j'en oublie parfois qu'il existe autre chose que l'autisme, lance Crys en anglais lors d'une entrevue téléphonique. Et ceci n'est pas péjoratif. C'est juste que cette maladie, même si elle accorde des pauses, est vraiment envahissante, car elle touche tous les gens autour de nous, que ce soit au parc, dans la rue, au magasin... »

« Par exemple, aujourd'hui j'ai une rencontre avec la direction de l'école puisque Sasha, qui se rend à l'école en autobus normal depuis un mois, s'est butté à des problèmes de comportement, je veux dire face à d'autres enfants, poursuit-t-elle. Et il faut me croire, c'est sérieux, car il pourrait ultimement, devenir très violent et faire du mal. Bref, pour toutes ces expériences, je me dis que A.Skate doit continuer d'exister. Pour permettre aux enfants autistes d'avoir un certain répit et ne pas constamment être dans une dynamique d'affrontement ou de culpabilité. »

L'approche du coeur

La Fondation consiste essentiellement à offrir une clinique encadrée par des professionnels de planche à roulettes. Dans le film, nous pouvons entre autres voir qu'ils accompagnent physiquement et psychologiquement les enfants inscrits durant la journée. Des parents pleurent parfois d'émotion, heureux de constater que leur enfant autiste peut socialiser, à son rythme, dans un environnement contrôlé, stimulant et plaisant.

« Dépendamment de la ville que nous visitons (la clinique est itinérante), la participation varie entre 75 et 150 jeunes, explique la très sympathique Crys Worley. C'est beaucoup. Pourtant, nous avons du mal à trouver du financement qui procurerait une stabilité à A.Skate. Je sais que les temps sont durs pour les Américains. Mais ces enfants continuent d'avoir grandement besoin de soutien. On nous parle souvent de recherche scientifique... Mais cette approche est autre. Concrète, elle donne des résultats immédiats. Les enfants grandissent dans cette expérience et les parents créent des liens avec les autres. C'est également une belle façon de sensibiliser la population aux problèmes relatifs à cette maladie. Dans notre pays, ce genre de service est plus qu'un besoin, c'est une nécessité. Les jeunes peuvent s'amuser, construire des bases tout en étant différents. »

La jeune femme se dédie maintenant à temps plein pour cette fondation. Elle a même décidé de quitter son emploi pour assurer un suivi efficace (assurances, déplacements, marketing, transports, nourriture, ressources humaines, matériel, etc.) et un service des plus adéquats possibles. Selon la principale intéressée, il n'existerait aucune autre organisation du genre dans le monde.

Aux dires de Danny Lennon, responsable de la programmation cinéma au centre PHI, Heart Child est le diamant de la série que son équipe propose aux Montréalais de septembre à novembre.

Un film sur le skateboarding ? Non, pas vraiment. Le sport est un prétexte. L'œuvre cinématographique est d'abord et avant tout l'histoire extrêmement inspirante d'une femme qui lutte pour permettre à des enfants malades une brise de liberté. Pour le reste, on découvre dans le film que ce sport rejoint le cinéma, la musique, la géographie, le communautaire, le social, l'humain et bien d'autres facettes de la vie sociale et culturelle.

Crys Worley sera présente lors de la première présentation publique du film, à Montréal.

Pour obtenir davantage d'information sur la programmation du centre PHI, on peut consulter le site phi-centre.com.

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