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Ouragan Sandy : branle-bas de combat sur la côte est américaine

Ouragan Sandy : branle-bas de combat sur la côte est américaine

Évacuations massives, état d'urgence, annulation de milliers de vols, fermeture des transports en commun, écoles fermées, Bourse de New York mise à l'arrêt : l'ouragan Sandy a déclenché un train de mesures préventives sur la côte est américaine.

Lundi matin, la puissante dépression de catégorie 1 se renforçait toujours au large de Cape Hatteras, en Caroline du Nord, pendant que le vent et la pluie s'intensifiaient sur la côte est des États-Unis à l'approche de la tempête.

Selon le Centre américain de surveillance des ouragans (NHC), la tempête, qui fait 1600 km de diamètre, se situe environ à 400 km à l'est de Cape Hatteras et 600 km au sud-sud-est de New York. Sandy, qui se déplace à environ 24 km/h, génère de vents de 140 km/h et des pluies diluviennes.

Cette dépression de fin de saison est selon les experts l'un des plus vastes et puissants ouragans qu'on ait observés sur la côte est des États-Unis.

Depuis plusieurs jours, les autorités américaines se préparent activement à l'arrivée de la méga-tempête qui se dirige vers l'une des zones le plus peuplées d'Amérique du Nord.

On estime qu'environ 60 millions de personnes seront affectées par l'ouragan rebaptisé « Frankenstorm » par les météorologues américains.

Une mer déchaînée

Sur la mer, les grands vents lèvent des vagues de plusieurs mètres de haut au large des côtes américaines. Lundi matin, la réplique du trois-mâts Bounty a sombré au large de la Caroline du Nord, emportée par des lames de plus de 5 mètres.

La majeure partie de l'équipage, qui avait abandonné le navire, a été secouru par la garde côtière américaine, mais au moins deux marins manquent à l'appel.

Une demi-douzaine de plaisanciers français sont aussi portés disparus depuis dimanche soir dans les Antilles.

Washington déclenche un train de mesures

Le président Barack Obama a décrété l'état d'urgence dans une dizaine d'États, dont New Nork, le District de Columbia, le Maryland, et le Massachusetts, ce qui permettra au gouvernement fédéral d'allouer rapidement des fonds et les ressources nécessaires aux sinistrés et aux services d'urgence.

Des dizaines de milliers de personnes vivant le long des côtes du Delaware, de la Virginie, du Connecticut et du New Jersey ont aussi reçu l'ordre d'évacuer, mais c'est dans la métropole américaine que le branle-bas de combat est le plus étendu.

Le maire de New York, Michael Bloomberg, a ordonné dimanche à 375 000 personnes d'évacuer les zones à risque en vue du passage de Sandy.

Bien que les autorités envisagent de fermer les ponts de la ville si le vent excède 96 km/h, ce sont surtout les inondations qui préoccupent d'avantages l'administration municipale.

L'ordre d'évacuation touche notamment une partie de Lower Manhattan et des Rockaways, une région côtière basse dans l'arrondissement de Queens.

Plus de transports en commun

En raison des risques d'inondations provoquées par Sandy, le réseau de transports en commun de New York - métro, bus, trains - est interrompu depuis dimanche soir. Des villes comme Philadelphie ou Washington en ont fait de même, pendant que des habitants et employés de réseaux de transport empilaient des sacs de sable pour tenter de contenir d'éventuelles inondations.

Quelque 72 abris d'urgence ont été répertoriés dans la ville de New York. Les épiceries et les supermarchés de la côte est ont été pris d'assaut par les résidents qui voulaient stocker des vivres, en prévision de pannes de courant qui pourraient durer quelques jours, selon les secteurs touchés.

La garde nationale a été mobilisée, alors que des dizaines de milliers de fonctionnaires, d'enseignants et d'étudiants seront en congé. Les Nations unies, les théâtres de Broadway et les casinos du New Jersey resteront également fermés.

Même la Bourse de New York est fermée lundi et pourrait l'être aussi mardi, a déclaré l'opérateur de la Bourse, Nyse Euronext. C'est la première fois que la Bourse de New York est fermée pour cause d'intempéries depuis l'ouragan Gloria, en 1985.

La campagne présidentielle au ralenti

L'arrivée de l'ouragan Sandy a également contraint les deux candidats à la présidence américaine Barack Obama et Mitt Romney à modifier leurs itinéraires de campagne dans les États susceptibles d'être touchés.

Le président sortant, Barack Obama, a joint sa voix à celles des maires et gouverneurs de la côte est pour demander aux Américains de prendre « très au sérieux » l'arrivée de l'ouragan Sandy.

Barack Obama, qui a interrompu sa campagne électorale pour gérer cette crise, a indiqué que Sandy représente une « grosse et sérieuse tempête » et a exhorté dimanche les résidents vivant dans les zones à risque à suivre les conseils de précaution délivrés par les autorités.

Selon l'agence chargée de la gestion des situations de crise (FEMA), l'ouragan pourrait causer des dommages évalués entre 2,5 et 3 milliards de dollars.

Cocktail climatique

Sandy, un ouragan typique de fin d'été provenant des Tropiques, deviendra un système particulièrement menaçant à la rencontre d'autres phénomènes climatiques.

Ce cocktail, surnommé « Frankenstorm », vient de la descente d'un front de haute pression centré autour du Groenland et d'un front froid hivernal provenant de l'Ouest qui dirigeront l'ouragan vers la terre ferme plutôt que vers le large.

Ce monstre climatique devrait entraîner des précipitations pouvant atteindre 30 centimètres de pluie ou 60 centimètres de neige avec des vents de plus de 100 km/h.

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