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Le manifeste et le parcours du 100e

Le manifeste et le parcours du 100e

Le manifeste rédigé en commun et publié samedi par des quotidiens européens, et destiné à réformer le cyclisme, permet de réaliser l'ampleur de la tâche. Radio-Canada Sports a fait réagir des gens du milieu.

Un texte de Philippe Crépeau

« C'est un peu inusité, admet Louis Barbeau, directeur général de la Fédération québécoise des sports cyclistes, mais c'est une heureuse initiative, car cela démontre à quel point il y a une préoccupation au niveau international, non seulement des autorités sportives, mais aussi des médias, de trouver une solution aux problèmes de dopage qui affligent en ce moment le cyclisme. »

Rappelons que le document offre huit recommandations, notamment que les sanctions soient plus sévères, que tous les contrôles soient sous la responsabilité de l'Agence mondiale antidopage et que les commanditaires soient plus impliqués dans les décisions des équipes.

« Ce sont les commanditaires qui, d'une certaine façon, cautionnent ce qui est effectué au sein de l'équipe, explique Barbeau. Donc, ils ont tout aussi intérêt à s'assurer qu'il n'y ait pas de dérapage tant de la part des athlètes que de la part de la direction sportive. »

« Des sanctions plus lourdes, c'est la chose qui éradiquerait le dopage selon moi, explique pour sa part le cycliste québécois Martin Gilbert. Si les peines sont lourdes, c'est-à-dire probablement une suspension immédiate, et beaucoup plus que deux ans. Des conséquences financières ou monétaires, je pense que ce serait une bonne façon. C'est bien de voir en fait que tout le monde met la main à la pâte pour sauver l'image du sport. »

Silence radio sur les parcours

Mais dans le manifeste des journaux européens, il n'y a pas de remise en question des parcours, très difficiles dans les grands tours que sont le Giro (Italie), la Vuelta (Espagne) et le Tour de France.

Or, le corps humain a ses limites.

« On a plein de questions à se poser, se demande Louis Garneau, ancien coureur et homme d'affaires. Est-ce que le Tour de France est trop dur, est-ce que 21 jours de course à faire 6 heures, 7 heures par jour, c'est humain? »

Pour la 100e édition du Tour, dont le parcours a été présenté le 24 octobre, les cyclistes auront à négocier 3400 km, affronter 28 cols, soit 2 de plus que l'an dernier, 3 étapes de montagne d'affilée dans la troisième semaine. Et seulement deux jours de repos en trois semaines. L'effort ne suffit plus pour gagner.

« Il arrive un moment où tu as de la misère à sortir de ton lit, chaque pas, chaque escalier est douloureux, explique Gilbert. Et il faut que tu te tapes une journée de six heures. Je pense que la course va être tout aussi spectaculaire si elle a quelques jours de moins. »

« Je pense qu'il doit y avoir une réflexion sur le niveau de difficulté (des parcours), estime Barbeau, mais je ne crois pas que la solution au dopage réside uniquement dans cela. »

Pas uniquement, certes, mais c'est la somme des efforts de la communauté cycliste pour lutter contre le dopage qui portera ses fruits.

« Les directeurs sportifs, les coureurs, les autorités de l'antidopage, l'AMA, l'UCI qui a un rôle de premier plan à jouer, précise Barbeau, mais aussi les journalistes, qui sont des gens qui connaissent bien le cyclisme et dont les propositions (dans le manifeste) méritent certainement d'être étudiées avec beaucoup d'intérêt. »

Quelles que soient les solutions adoptées, sur le terrain, dans les roulottes des équipes ou dans les laboratoires, l'initiative des quotidiens européens illustre clairement que l'UCI ne peut pas, seule, calmer la tempête qui souffle sur le cyclisme.

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