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Le groupe Papagroove lance son nouvel album, «Civilized Ghetto», dans une ambiance «afrobeat» (VIDÉO/PHOTOS)

Papagroove: le «Ghetto» (VIDÉO/PHOTOS)
Courtoisie

MONTRÉAL - Quatre ans après l’album We’re Not Blind, encensé par la critique, le collectif Papagroove nous invite à arpenter son Civilized Ghetto, un nouvel opus qui a passablement changé d’atmosphère. Toujours marquée par le sceau du cool et des jam-sessions, la bande des douze Montréalais a exploré de nouvelles avenues, du moins selon deux des membres de cette formation qui a indéniablement le rythme dans le sang.

L’ambiance afrobeat urbaine du disque est séduisante et convaincante. Et le funk qui envahit les corps sur scène, et particulièrement le chanteur Sébastien Francisque, rend la nouvelle mouture de Papagroove carrément irrésistible. Véritablement en feu (il fallait le voir virevolter, danser et effectuer des mouvements à la Michael Jackson) lors du lancement du disque, qui a eu lieu mercredi soir au Théâtre Plaza de Montréal, ce groupe à envie d’être pris au sérieux.

«Il y a vraiment une maturation dans notre approche», raconte Francisque en entrevue. «Et ça touche l’ensemble de notre travail. On a par exemple séparé l’idée d’être en concert et la production d’un album. Notre énergie, cette fois-ci, a été canalisée autrement pour l’enregistrement. On a vu venir davantage le deuxième album. On savait qu’on voulait un son plus organisé.»

«C’est vrai que la cohésion est meilleure», renchérit le tromboniste Mathieu Van Vliet. «C’est toujours instinctif, très influencé par le jam, mais c’est plus réfléchi comme travail. Les musiciens savaient davantage ce qui était nécessaire pour une chanson. Disons qu’on a épuré le tout, sans pour autant changer notre façon éclatée de jouer du funk, de la soul et du rock

En explorant de nouvelles sonorités pendant les sessions de pratique, et en faisant les chansons, les deux gars expliquent que les membres se sont rendu compte qu’ils avaient visité deux sortes d’univers musicaux: les pièces plus ramassées et «involontairement» plus pop se sont finalement retrouvées sur l’album Civilized Ghetto. Les autres morceaux, plus roots, ont pour l’instant été mis de côté, mais pourraient se retrouver sur le prochain disque.

Une musique qui rassemble

Cela dit, on perçoit des couleurs roots sur la galette Civilized Ghetto. On pense aux pièces Don’t Wanna Know et U Get No. Seulement, ces teintes sont pour ainsi dire embrassées par l’afrobeat, style qui rassemble tous les gars du groupe.

«On aime bien l’énergie et l’élément contestataire qui s’en dégage», souligne Francisque. «Fela Kuti, le père de l’afrobeat, prenait beaucoup sa motivation dans la revendication et Papagroove adhère à cette idée […] Pour le deuxième disque, on a seulement enlevé le côté moralisateur politique pour aborder des thèmes plus sociaux comme la peur de vieillir (These Times),l’exploitation sexuelle (Hunger) ou encore l’espèce de faux puritanisme qui est véhiculé partout. Chacun a son ghetto culturel au fond, sa façon de voir le monde et de lui donner du sens, d'où le titre du disque.»

Côté musical, on peut noter des variations par rapport au précédent opus We’re Not Blind. Bien que les lignes mélodiques enivrantes côtoient de nouveau les rythmes lourds et vivifiants, il y a un petit côté disco (ce qui explique peut-être certains pas dansants du chanteur) et une atmosphère encore plus accrocheuse, qui diffèrent avec le travail antérieur. Les cuivres, dont la livraison était déjà étonnante il y a quatre ans, «arrachent» carrément cette fois-ci. Et que dire du rendu en concert!

De manière générale, l’exécution instrumentale est fort respectable sur Civilized Ghetto. Les arrangements aussi sont efficaces. Toutefois, c’est en live que le tout devient véritable contagion. D'autant plus que la performance est bonifiée par une présentation scénique grandement améliorée.

Pour avoir une pleine expérience du savoir-faire de Papagroove, sachez que le groupe sera en spectacle le 10 novembre, au cabaret du Mile-End, dans le cadre de sa rentrée montréalaise. D’ici là, la troupe procèdera au lancement de l’album à Québec, le 25 octobre.

Civilized Ghetto est en magasin depuis le 23 octobre.

Les douze acolytes de Papagroove sont: Gabriel Lajoie, Sylvain Plante (batterie), Didace Grondin (guitare), Maxime Audet (guitare), Martin Lizotte (claviers), François Therrien (claviers), Jean-Francois Ouellet (saxophone baryton), Mario Allard (saxophone alto), Matthieu Van Vliet (trombone), Marc-André Paradis (percussion), Jacques «Kuba» Séguin (trompette) et Sébastien Francisque (voix).

Papagroove lance «Civilized Ghetto»

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