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Retrait du maire Vaillancourt : le gouvernement Marois blâme les libéraux pour leur inaction

Retrait du maire Vaillancourt : le PQ en mode accusation
CP

Talonné de questions sur la décision du maire de Laval, Gilles Vaillancourt, de se retirer temporairement, le gouvernement de Pauline Marois blâme ses prédécesseurs libéraux pour avoir tardé à déclencher une enquête publique sur l'industrie de la construction. Du même souffle, il dit travailler à pallier le vide juridique qui l'empêche présentement d'intervenir dans le monde municipal.

S'adressant très brièvement aux journalistes lors de son entrée au caucus présessionnel du Parti québécois, à Drummondville, la première ministre Marois a estimé, jeudi, que les libéraux devraient reconnaître leurs torts.

« Ils auraient pu prendre la décision de créer une commission, de mandater un commissaire il y a trois ans déjà. Ils ne l'ont pas fait et ils sont responsables en partie de ce qui se passe », a-t-elle déploré, reprenant ainsi la même attaque que lorsqu'elle était chef de l'opposition.

« C'est très dommage qu'ils ne s'excusent pas parce que ce sont les Québécois qui ont payé pour le fait qu'ils n'ont pas pris les décisions au moment où c'était opportun. » -- Pauline Marois

Le Parti québécois soutient que l'inaction du Parti libéral a coûté des centaines de millions de dollars aux Québécois.

Le PQ déplore un vide juridique

Le ministre responsable de la région de Montréal, Jean-François Lisée, a de son côté affirmé que son gouvernement se trouvait devant un vide juridique qui l'empêchait d'agir dans ce contexte d'allégations de corruption dans le monde municipal.

« Le gouvernement est très embêté par le fait que les dispositions légales qui existent ne permettent pas, ni au gouvernement, ni au conseil municipal, ni à des citoyens d'intervenir dans le processus de façon ordonnée », a-t-il expliqué.

Son collègue des Affaires municipales, Sylvain Gaudreault, a pour sa part indiqué qu'il travaillait actuellement sur l'élaboration de mesures législatives qui donneraient plus de pouvoir au gouvernement pour intervenir lors de crises semblables dans le domaine municipal.

Il a en outre salué la décision du maire Vaillancourt de se retirer temporairement de ses fonctions.

« Hier, l'étau s'est resserré autour du maire de Laval. Je pense que dos au mur, il n'avait pas le choix de prendre la décision qu'il a prise. Nous allons suivre avec très grand intérêt la suite des choses », a-t-il promis.

Le maire de Laval a annoncé la veille qu'il prenait une période de repos pour des raisons de santé alors que plus tôt, dans la journée, des enquêteurs de l'escouade Marteau avaient perquisitionné des institutions bancaires où le maire possède une dizaine de coffrets de sécurité.

Le ministre Sylvain Gaudreault a dit espérer que le retrait temporaire du maire Vaillancourt lui permettra de réfléchir à son avenir.

Selon le ministre de la Sécurité publique, Stéphane Bergeron, les élus qui font l'objet d'accusations criminelles devraient se retirer le temps que les procédures judiciaires soient menées. « Notre cadre législatif actuel ne permet pas encore de contraindre un élu à se retirer, mais on envisage des changements », a-t-il expliqué.

Entre-temps, M. Bergeron demande aux populations aux prises avec des élus sur qui pèsent des allégations criminelles d'être patients. « On s'attend à ce que des choses changent. On prend des décisions pour que les choses changent. [...] Je veux que ce soit clair, ce gouvernement est déterminé à faire échec au crime organisé », a-t-il dit.

Robert Poëti invite le maire Tremblay à faire « un examen de conscience »

Le critique du Parti libéral en matière de sécurité publique, Robert Poëti, a salué le départ du maire Vaillancourt. « Le contexte actuel est assez lourd. C'est une sage décision du maire de Laval. Le fait qu'il se retire, pour maladie ou autre, c'est une excellente idée », a-t-il dit.

« Le ministre de la Sécurité publique voulait mettre Mascouche sous tutelle. Est-ce que Montréal et Laval, c'est moins pire que Mascouche? », a-t-il demandé. « Les allégations sont sérieuses. »

Le député de Marguerite-Bourgeoys a ajouté que le maire de Montréal, Gérald Tremblay, devrait imiter son homologue lavallois en se retirant temporairement.

« Mes propos sont les mêmes pour [Gérald] Tremblay. Il serait sage qu'il fasse un examen de conscience et prenne un peu de recul. » -- Robert Poëti

De son côté, le député libéral et ex-ministre des Transports Pierre Moreau ne s'est pas gêné pour répondre aux propos des péquistes. « Ce que je constate c'est la valse-hésitation du gouvernement, qui semblait avoir trouvé toutes les solutions dans l'opposition. Et là, soudainement, ils disent qu'il y a un vide juridique, a-t-il lancé. C'est curieux [...] Ils font preuve d'une improvisation totale ».

De son côté, Jacques Duchesneau, porte-parole de la Coalition avenir Québec (CAQ) en matière de justice a dit ne pas être surpris par le retrait du maire Vaillancourt. Critiquant le gouvernement péquiste, il demande de « combien d'allégations on a besoin avant qu'on puisse réagir? » « Là, je pense que le temps des paroles, c'est terminé. Il faut passer à l'action », a-t-il dit.

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