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Les promesses non tenues de TransCanada

Les promesses non tenues de TransCanada

Si TransCanada a promis que son pipeline Keystone XL sera un modèle pour la qualité et la sécurité, sa gestion de son gazoduc Bison qui a explosé au Wyoming aux États-Unis l'an passé, pourrait inciter au doute.

Une enquête de CBC dévoile que la compagnie calgarienne avait aussi promis que Bison fonctionnerait avec les meilleures normes de sécurité et de protection de l'environnement. Le gazoduc d'un diamètre d'environ 74 centimètres va du Wyoming jusqu'au Dakota du Nord.

Dans son site Internet, TransCanada continue de vanter ce pipeline et ne dit rien de ce qui lui est arrivé en juillet 2011, lorsque Bison a explosé sur près de 12 mètres, six mois seulement après avoir commencé à faire circuler du gaz.

Insuffisances évidentes, selon un ex-employé

Pour l'ex-ingénieur de TransCanada, Evan Vokes, l'incident n'est pas une surprise à cause des failles lors des contrôles pendant la construction du gazoduc. M. Vokes est l'homme qui a alerté l'Office national l'énergie, en mai, à propos du non-respect par TransCanada de ses propres normes de sécurité et des exigences de l'ONÉ. Selon lui, les soudures des pipelines et les inspections n'étaient pas à la hauteur de qu'elles devraient être.

L'ingénieur Vokes connaît la situation du pipeline Bison, pour avoir été envoyé vérifier l'évolution des travaux de construction. L'ingénieur se rappelle avoir trouvé un projet en retard sur les prévisions et des inspections mal faites.

Il explique s'être fait dire qu'il était « le » problème, quand il a rapporté ces défaillances à son employeur. « Ils ont déclaré qu'ils étaient déçus par ma performance, parce que mon rapport n'était pas favorable à Bison », commente Evan Vokes.

Un incident qui conforte les observations de Vokes

Le 20 juillet, quelques mois après la visite de l'ingénieur et six mois après être entré en fonction, le gazoduc a explosé.

Interrogé par le journaliste Charles Rusnell de CBC, TransCanada a expliqué que la rupture a été causée par un dommage mécanique au pipeline, fait par un équipement d'excavation.

Les responsables ont assuré que les réparations et de nouvelles inspections ont été faites et que Bison n'a plus de problèmes.

Les autorités américaines ont également dit qu'il leur semblait que les problèmes de construction avaient été rectifiés avant la remise en service du gazoduc.

Des résidents inquiets

Trop peu, trop tard pour certains résidents de la région échaudés par le cauchemar de l'explosion de l'an dernier. Un propriétaire, Cody Johnson, ne souhaite à personne une expérience similaire alors qu'un autre projet de TransCanada, Keystone XL doit être approuvé ou rejeté par les autorités américaines. « Chaque nuit, je prie pour que le projet Keystone XL n'aille pas de l'avant. Après Bison, je ne veux pas de Keystone XL », dit l'homme dont la propriété est traversée par le pipeline Bison.

L'Office national de l'Énergie a vérifié les allégations d'Evan Vokes concernant la « culture de sécurité » chez TransCanada et les a trouvées valides. L'agence fédérale mène actuellement une enquête sur cette question.

Quant au gazoduc Bison, il est à nouveau opérationnel, mais il ne fonctionne pas avec sa pression maximale.

Les responsables de surveillance de pipelines aux États-Unis ont imposé des conditions restrictives à ce gazoduc dont les propriétaires vantaient le haut niveau de sécurité et d'efficacité.

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