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«Je réalise de plus en plus» - Spengler

«Je réalise de plus en plus» - Spengler

Bruno Spengler a offert dimanche le titre à BMW l'année de son retour en DTM. Depuis, il ne s'appartient plus, mais Radio-Canada Sports a pu le joindre entre deux rendez-vous.

Un texte de Philippe Crépeau

Le pilote de Montebello est très sollicité depuis sa victoire à Hockenheim au terme d'un duel haletant, dur pour les nerfs (les siens et les nôtres) avec Gary Paffett (Mercedes-Benz).

« Depuis dimanche, ça va à 200 à l'heure, lance-t-il au bout du fil. J'ai énormément de choses à faire. J'ai fait des entrevues, donné des autographes. J'ai été chez BMW Bank, chez BMW Motorsports pour saluer le personnel.

« Je réalise de plus en plus ce qui vient de se passer. Que je suis le premier champion depuis le retour de BMW en DTM, qu'on a gagné les trois titres : pilote, équipe et constructeurs, rappelle-t-il. Je me repasse en boucle les images des célébrations d'après course, les applaudissements, les derniers tours de piste, les émotions de toute la fin de semaine qui n'ont été que du bonheur. »

Après être passé à côté du titre avec Mercedes-Benz, Spengler a réussi à sa première année chez BMW à aller le chercher dans la dernière course. Comme une revanche sur la malchance et le mauvais sort.

Une fois sorti de sa voiture, il est monté sur le capot et a tendu les bras de bonheur et de soulagement.

« C'était le geste d'un homme très heureux d'avoir remporté le titre plutôt que de soulagement, rectifie-t-il. C'était un moment d'émotion incroyable. La fierté était énorme en moi de ramener le titre à cette équipe qui n'avait qu'une seule envie, c'était de gagner. J'avais une énorme envie de leur ramener ce titre. »

Départ réussi, course parfaite

Qualifié en 3e place sur la grille, Spengler a parfaitement géré son départ, tandis que Paffett a raté le sien, ce qui lui a permis de passer en tête dans le premier tour.

Il a creusé l'écart sur son rival, avec entre les deux, un pilote BMW pour le protéger (Augusto Farfus). Le Canadien a fait la course en tête grâce à deux très bons arrêts aux puits (moins de 3 secondes), et tout s'est joué dans les cinq derniers tours.

« Physiquement, ça allait, je suis très en forme, je suis très bien entraîné, mais nerveusement. Il y a des moments où il remontait de plus en plus, rappelle Spengler. Paffett était plus en mesure de prendre des risques sous les drapeaux jaunes, ce qu'il a fait. Il m'a repris 1,5 seconde en deux tours de drapeaux jaunes. Il est remonté assez fort jusqu'à 5 tours de la fin, et je me disais : "regarde devant, continue de te concentrer virage après virage, tour après tour, et il va bien finir par se calmer".

« Et c'est ce qui s'est passé à la fin, j'ai maintenu l'écart à 1,5 seconde et j'ai pu finir devant lui et remporter la dernière course, ajoute-t-il. Chose qui était importante pour moi, car remporter la dernière course du championnat, c'est quelque chose de très spécial. »

Le patron de l'équipe Schnitzer, Charly Lamm, n'a pas hésité à dire que Spengler avait eu un rôle « crucial » dans le succès de l'équipe. Pas de quoi impressionner l'intéressé.

« J'ai toujours dit c'est 50/50 : 50 l'équipe, 50 le pilote, rappelle Spengler. Je me sens très concerné, car je me suis investi dans les essais hivernaux, j'ai tout donné de ce que j'avais, de ce que je connaissais, de mon expérience que j'avais du passé pour apporter à l'équipe le plus d'informations le plus rapidement possible, j'ai adoré ça, et ça a été pour moi une grande motivation. »

Mais de là à dire qu'il a été meilleur que les années précédentes chez Mercedes-Benz, il ne le croit pas.

« Je ne crois pas que j'ai mieux piloté que les années précédentes. La voiture s'est énormément développée au cours de la saison, fait-il remarquer. L'équipe a continué de travailler même après les victoires. C'est le grand travail de l'équipe, la remise en question course après course, ce qui nous a permis de remporter le championnat et d'avoir une voiture compétitive toute l'année. »

Compétitive à un point tel que BMW a remporté 5 des 10 courses de la saison, 4 pour Spengler et une pour Farfus.

« On n'espérait jamais gagner autant de courses, admet-il. Notre but, c'était de faire des podiums le plus rapidement possible et de gagner une ou deux courses. Mais d'avoir gagné le championnat si vite, c'est extraordinaire, surtout que les autres constructeurs ont beaucoup plus d'expérience que nous. »

Un titre qui arrive très vite, peut-être un peu trop vite pour BMW qui devra peut-être trouver d'autres sources de motivation pour faire progresser l'équipe.

« Un titre n'arrive jamais trop tôt ou trop tard, rétorque Spengler. Ça arrive quand ça peut. On ne peut jamais calculer quand ça va revenir. La motivation, il n'y a pas de souci, on va la garder, on est chargé de motivation à fond.

« Le DTM est une série tellement difficile qu'il est impossible de se reposer sur ses lauriers, de se dire : "c'est bon, on a notre titre". Non! Il faut continuer à travailler sans relâche et c'est comme cela qu'on va avoir de bonnes performances. »

Spengler y a toujours cru

Après être passé si près du titre à plusieurs reprises, voici que Bruno Spengler est récompensé pour ses efforts. De quoi lui enlever une tonne de pression et de frustrations sur les épaules. Mais il reste pudique.

« On ne passe pas quatre fois à côté d'un titre pour rien. J'ai toujours su que j'avais la possibilité de l'avoir. Après, c'est la course, le sport, le sport automobile, il y a des moments où il y a de la malchance au mauvais moment, affirme-t-il. On n'y peut rien, il faut continuer à travailler et rester concentré. Je suis clairement et exactement la même personne que j'étais avant, mais j'ai un titre et j'en suis très heureux. Il n'y a rien qui change. »

Spengler est le premier pilote du Québec à remporter un championnat de course automobile international depuis le titre de Jacques Villeneuve en F1 (en 1997). Spengler s'inscrit en majuscules dans l'histoire de la course automobile canadienne et québécoise.

« Je n'avais pas tellement prêté attention à cela, et je le réalise là, admet-il. Je suis très fier de porter les couleurs du Québec très haut en Europe et dans la série DTM. C'est vraiment un honneur pour moi », conclut-il.

Spengler a un calendrier promotionnel très chargé jusqu'à la mi-décembre et ensuite, il reviendra chez lui au Québec et a promis de rapporter un souvenir de son triomphe à Hockenheim.

« Le trophée DTM est vraiment très lourd, donc je doute que je puisse le rapporter dans l'avion, donc je vais voir ce que je peux rapporter », conclut-il en riant.

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