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Un an après sa promesse, Michael Ferguson n'est pas encore bilingue (VIDÉO)

Toujours pas bilingue..

OTTAWA - À un an presque jour pour jour de l'échéance que s'était fixée Michael Ferguson pour apprendre le français, force est de constater que le vérificateur général du Canada n'est pas encore bilingue.

Près de 12 mois se sont écoulés depuis sa nomination au poste traditionnellement réservé à des candidats parlant les deux langues officielles du pays. En déposant son rapport automnal mardi, M. Ferguson a convenu que la maîtrise de la langue de Molière représentait encore un défi pour lui.

Interrogé en conférence de presse sur son bilinguisme, il a d'abord prononcé quelques mots en français, avant de terminer sa réponse en anglais.

M. Ferguson a convenu qu'il avait encore «beaucoup de choses à apprendre», puis a conclu en anglais qu'il voulait toujours devenir bilingue mais qu'il lui restait du chemin à parcourir.

«Je fais des progrès, mais j'ai encore du travail à faire», a expliqué M. Ferguson, ajoutant qu'il continuait à suivre des cours.

La nomination de M. Ferguson le 3 novembre 2011 avait suscité la colère des partis d'opposition, puisque la fonction de vérificateur général était par le passé assortie d'une exigence de bilinguisme. Les libéraux avaient boycotté le vote de sa nomination et les néo-démocrates l'avaient invité à mots à peine couverts à céder sa place.

Le lieutenant québécois de Stephen Harper, Christian Paradis, avait alors rétorqué que M. Ferguson avait «pris l'engagement» de parler français en un an et qu'il «s'attendait à ce qu'il le fasse».

Mardi, le ministre des Anciens combattants Steven Blaney n'a pas paru choqué par le fait que M. Ferguson ne soit pas plus à l'aise en français à ce jour. Il a souligné que ce qui était important à ses yeux, c'était d'abord les recommandations qu'il lui avait formulées pour améliorer les services aux vétérans.

«J'ai eu l'opportunité de rencontrer le vérificateur général qui m'a fait part de ses recommandations et cette entrevue-là, cette rencontre-là, s'est déroulée dans les deux langues officielles», a-t-il soutenu.

Le chef néo-démocrate Thomas Mulcair a de son côté refusé de s'en prendre au vérificateur lui-même et a plutôt rejeté le blâme sur les conservateurs pour l'avoir sélectionné au départ.

«Il s'est engagé à travailler fort, on a vu une certaine amélioration aujourd'hui, mais c'est très difficile à un certain âge de commencer à apprendre une autre langue», a-t-il fait valoir.

Au Bloc québécois, on estime que M. Ferguson n'est pas plus à sa place à ce jour que l'an dernier, mais on refuse aussi de jeter la pierre à l'individu.

«Je trouve que l'odieux ne doit pas juste tomber sur ses épaules à lui, mais beaucoup plus sur le gouvernement qui a sciemment nommé quelqu'un qui n'était pas bilingue à ce poste», a fait valoir le député bloquiste André Bellavance.

Le Nouveau Parti démocratique (NPD) a déposé un projet de loi ce printemps afin de rendre obligatoire la maîtrise des deux langues officielles pour 10 postes clés au fédéral. L'initiative divise le caucus conservateur.

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