Le maire de l'arrondissement de Hochelaga-Maisonneuve, Réal Ménard, croit avoir trouvé une nouvelle solution pour contenir la prostitution dans le quartier en construisant un immeuble à logements réservé aux travailleuses du sexe.
Selon le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), environ 45 prostituées étaient très actives dans le secteur cet été. Quelque 90 % d'entre elles étant sans domicile fixe, elles se retrouvaient souvent dans des endroits non sécuritaires pour dormir.
« Une fois que les budgets seront connus, il faudra faire [des démarches] pour intéresser un organisme à but non lucratif (OSBL) à vouloir opérer un bâtiment identifié avec une vingtaine d'appartements, où il y aura des ressources communautaires pour que les filles ne soient pas à la rue », explique le maire Ménard.
« Mais comprenez-moi bien. Je ne suis pas en train de suggérer que ces appartements-là vont devenir un bordel. Ce n'est pas de ça qu'on parle », précise-t-il.
Du côté de l'organisme qui vient en aide aux travailleuses du sexe, Stella, la nouvelle proposition du maire Ménard est bien accueillie.
« On reçoit cette idée de projet positivement. Mais encore faut-il que les femmes qui vont avoir accès à ces logements-là puissent amener leurs clients à l'intérieur », affirme la directrice générale de Stella, Émilie Laliberté, citant une recherche effectuée à Vancouver, en Colombie-Britannique, qui avait porté ses fruits.
Dans le cadre de cette étude, elle explique que 40 femmes pouvaient amener leurs clients dans des centres d'hébergement, où elles ont « pu avoir plus de pouvoir sur leurs clients » et « beaucoup moins de violence était rapportée ».