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Les disparitions, l'autre fléau de la crise syrienne

Les disparitions, l'autre fléau de la crise syrienne

Au moins 28 000 personnes sont portées disparues en Syrie depuis le début du soulèvement contre le régime, il y a 20 mois, selon l'ONG Avaaz.

L'organisation, qui se base sur des compilations de défenseurs des droits de l'homme syriens, affirme détenir les noms de 18 000 personnes et connaître le cas de 10 000 autres.

Alice Jay, directrice de campagne à Avaaz, affirme que « des Syriens sont enlevés dans les rues par les services de sécurité et des paramilitaires et sont portés ''disparus'' dans des centres de torture ». « Personne n'est à l'abri », a-t-elle souligné.

« Il s'agit d'une stratégie délibérée pour terroriser les familles et les communautés », a-t-elle indiqué, précisant que « ne pas savoir si votre mari ou votre enfant est vivant provoque une peur si grande qu'elle fait taire toute velléité de contestation ».

Mme Jay cite l'exemple d'Ahmad Ibrahim, âgé de 26 ans, qui a disparu dans la région de Homs le 27 février. Sa mère a raconté que son fils lui a téléphoné à partir d'un appareil qui n'était pas le sien. Il lui a dit qu'il se dirigeait vers la ville de Homs et qu'elle ne devait plus le rappeler.

La mère a rappelé à plusieurs reprises, mais personne ne répondait. Après plusieurs mois, une voix a répondu pour lui dire que son fils avait été tué par un tireur embusqué à la solde du régime.

Jusqu'à aujourd'hui, la mère n'a pu confirmer la mort de son fils.

L'ONU craint un débordement au Liban

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'inquiète de l'impact du conflit syrien sur le Liban voisin.

Dans un rapport soumis au Conseil de sécurité, M. Ban souligne l'aggravation des incidents à la frontière syro-libanaise et la poursuite du trafic d'armes « dans les deux sens ».

« Le Liban a connu des escarmouches à la frontière, un trafic d'armes, l'afflux de milliers de réfugiés, des affrontements meurtriers entre sunnites et alaouites et des tentatives d'assassinat politique qui ont déstabilisé le pays », lit-on dans le rapport.

Pour le secrétaire général de l'ONU, il est urgent d'« améliorer la gestion et la surveillance des frontières terrestres du Liban ».

Attentat-suicide et bombardement

Des avions de combat ont bombardé intensément jeudi Maaret al-Noomane, une ville stratégique du nord du pays.

L'un des raids a détruit deux immeubles et une mosquée où étaient réfugiés des femmes et des enfants, faisant 44 morts, selon des secouristes.

À la périphérie de Maaret al-Noomane, les rebelles ont annoncé avoir lancé un assaut contre la base de Wadi Deif qu'ils assiègent depuis plusieurs jours.

Selon les insurgés, près de 250 soldats sont retranchés dans cette base qui abrite une importante quantité de matériel militaire et de munitions et contrôle un pipeline approvisionnant Alep en carburants.

Par ailleurs, un homme circulant à moto s'est fait exploser jeudi près du siège du ministère syrien de l'Intérieur à Damas, sans faire de victime, selon un responsable des services de sécurité.

L'attentat s'est produit dans le quartier de Kafar Soussé, dans l'ouest de la capitale, à 300 mètres du ministère, dans un secteur où se trouvent aussi plusieurs branches des services de renseignements, a précisé ce responsable.

Plusieurs attentats à l'explosif ont secoué la capitale syrienne depuis mars 2011. La plupart ont visé des édifices gouvernementaux ou des services de sécurité.

Le 18 juillet, un attentat visant le bâtiment de la Sécurité nationale a fait quatre morts parmi les plus hauts gradés du régime, dont le ministre de la Défense et le beau-frère du président Bachar Al-Assad.

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