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La rébellion gagne du terrain en Syrie

La rébellion gagne du terrain en Syrie

Les insurgés syriens ont enregistré des gains samedi, en abattant un avion de combat du régime dans la province d'Alep. Ils sont aussi parvenus à stopper deux convois militaires sur des axes routiers, passage obligé des troupes gouvernementales vers la métropole commerciale.

Depuis Atme, base arrière de l'insurrection dans la province d'Idleb, un officier rebelle a déclaré à l'Agence France-Presse (AFP) : « Les rebelles ont abattu un avion de l'armée en périphérie ouest d'Alep », au nord. Il a précisé que l'appareil avait été la cible de tirs à la mitrailleuse lourde.

Sur des images vidéo prises par des militants, des gens courent vers un lieu où se trouve une aile d'avion endommagée par le feu et ce qui semble être une carlingue en morceaux.

Quelques kilomètres au sud d'Alep, les insurgés ont par ailleurs bloqué des blindés et des véhicules de transports de troupes en route vers Maaret al-Noomane, ville stratégique que les insurgés contrôlent depuis une semaine, d'après un journaliste de l'AFP. Et dans la province d'Idleb, ils ont arrêté un autre convoi qui se rendait à la Base 46, stratégique dans la région.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), un organisme militant basé à Londres, deux bases aériennes dans les régions de Homs (centre) et de Damas, la capitale, sont également tombées aux mains de la rébellion.

Des experts estiment que la multiplication des fronts et des offensives sur les routes d'approvisionnement affaiblissent l'armée et que sa supériorité militaire ne lui permet plus de freiner les avancées de l'insurrection.

L'OSDH a indiqué que 105 personnes ont été tuées samedi, dont 39 civils. Parmi ces derniers, huit personnes, dont un enfant et deux femmes, ont trouvé la mort dans l'explosion d'une voiture piégée près de Damas.

Dans le centre d'Alep, les affrontements ont atteint la mosquée, a rapporté un correspondant de l'AFP. Les rebelles croient qu'en raison de sa position stratégique et de son architecture qui s'apparente à celle d'une forteresse, l'armée l'utilise comme base.

Selon ce qu'une source de sécurité a affirmé à l'AFP, les insurgés avaient réussi à pénétrer dans l'enceinte de l'imposant édifice religieux par l'entrée sud à l'aide d'explosifs, avant d'en prendre le contrôle.

Le médiateur international en Turquie

Alors que les violences se poursuivent et que la communauté internationale n'arrive pas à s'entendre, le premier ministre truc a lancé un appel à réformer le Conseil de sécurité de l'ONU qui est, selon lui, « en train de perdre rapidement sa légitimité ».

Il a entre autres condamné les vetos que la Russie et la Chine, grands alliés du régime syrien, ont levés trois fois pour s'opposer à des résolutions sur la Syrie.

En tournée régionale pour chercher une issue au conflit, le médiateur international Lakhdar Brahimi était samedi à Istanbul, où il s'est entretenu avec le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil El-Arabi, et le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu.

Ce dernier a averti que la Turquie riposterait à nouveau si la Syrie violait encore sa frontière. « Nous riposterons sans hésitation si nous estimons que la sécurité nationale de la Turquie est en danger », a-t-il déclaré.

Les relations entre Damas et Ankara se sont envenimées quand un obus syrien à la frontière a tué cinq civils turcs, le 3 octobre. Elles se sont encore détériorées après que la Turquie eut intercepté un avion syrien. Selon Ankara, l'appareil transportait des armes russes, une information que nient formellement Damas et Moscou.

Samedi, le régime syrien a dit espérer qu'un comité de sécurité conjoint avec la Turquie soit créé pour mettre en place « un mécanisme de surveillance de la frontière, dans le respect de la souveraineté nationale » des deux pays.

L'ONU estime que le confit a entraîné plus de 340 000 Syriens à quitter le pays et plus d'un million à déserter leur foyer. Les violences ont causé la mort de 33 000 personnes en 19 mois, d'après un bilan établi par l'OSDH.

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